La loi organique permettant le report des élections provinciales de Nouvelle-Calédonie de mai à décembre a été validée par l’Assemblée, le lundi 18 mars. Outre la majorité, le Rassemblement national, la droite et le Parti socialiste ont également voté en faveur. Le rapporteur Philippe Dunoyer, élu du territoire, a souligné l’importance de cette étape qui requiert l’engagement de toutes les forces politiques, locales et nationales.
En vue de l’expansion du corps électoral du territoire à ceux qui y résident depuis dix ans, un projet de loi constitutionnelle périlleux est attendu en commission des lois du Sénat le 20 mars, avant d’être examiné en séance le 26 mars. Le Conseil d’Etat estime que cette réforme, qui ajoutera 25 000 votants, est indispensable pour organiser les élections, vu que de nombreux citoyens ne figurent pas sur les listes électorales provinciales.
Les accords politiques conclus à Matignon (1988) et à Nouméa (1998), qui ont favorisé le rééquilibrage des institutions en faveur de la population minoritaire kanak, et le gel du corps électoral en 2007, ont accentué les tensions politiques dans le territoire. Chaque camp – indépendantiste et loyaliste – accuse l’autre de vouloir le submerger.
Un débat houleux a éclaté entre Jean-Victor Castor, député de Guyane, et le ministre de l’intérieur, lorsqu’ils ont discuté du colonialisme français. Gérald Darmanin a répliqué en défendant la diversité des opinions au sein de la population kanak et européenne de Nouvelle-Calédonie et a critiqué le réductionnisme ethnique de Castor.
Dans le contexte actuel, les parties impliquées dans cette affaire font preuve d’une prudence accrue. Les négociations politiques en cours depuis déjà deux années entre indépendantistes, loyalistes et l’Etat, concernant les liens futurs du territoire avec la France, sont actuellement interrompues. Lors de la récente visite de Gérald Darmanin à Nouméa le 21 février, des altercations isolées hérissant cinq gendarmes ont fait surface, et un nombre substantiel d’indépendantistes a perturbé la visite d’Eric Dupond-Moretti, le garde des sceaux, au lieu de construction de la future prison de Koné, situé au nord de l’île, le 23 février.
Le plan institutionnel que l’Etat avait soumis au tout début de 2023 a été en jachère pendant plusieurs mois. Attisant le reproche d’abandonner son impartialité, le ministère de l’intérieur a en effet supporté – sans succès – le projet fédéraliste de Sonia Backès, chef de file des Loyalistes au congrès local et ancienne secrétaire d’Etat de Gérald Darmanin. Fin janvier, elle avait initié des pourparlers avec des délégués du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), mais ces derniers ont échoué.
Il reste encore 57.64% de cet article à découvrir, l’accès complet est exclusivement réservé aux abonnés.
Laisser un commentaire