Suite à une période de protestations et de barrages, vient maintenant le moment de déterminer le montant des dommages causés. Résultant de cela, il y a des factures à payer. Qui prendra en charge ces frais résultant des nombreuses actions initiées au cours de la crise agricole des dernières semaines, principalement sur les autoroutes, une méthode d’action plutôt inhabituelle, reste à déterminer.
Le point d’origine de cette agitation se trouve à Toulouse, où le 16 janvier, environ mille manifestants et 400 tracteurs ont défilé, déversant du fumier au centre-ville et sur les routes. Suite à cela, une plainte contre X a été déposée le lendemain par la municipalité, qui a estimé les coûts de nettoyage autour de 90 000 euros, comme le confirme le maire, Jean-Luc Moudenc. Deux mois plus tard, c’est la seule entité significative à avoir entamé une action en justice. Les préfectures, les communes, les départements et l’État se disputent pour savoir qui sera responsable de payer les factures, dont le montant pourrait atteindre plusieurs millions d’euros.
Le maire d’Agen, Jean Dionis du Séjour, a rapidement décidé de ne pas en tenir compte après plusieurs jours de manifestations de la Coordination rurale. « Nous couvrirons les dégâts, estimés à plus de 400 000 euros, avec l’aide de l’État », a-t-il déclaré dès la fin janvier.
Différentes actions ont eu lieu à Auch le 21 février, mais la situation sur place n’est pas la même. «Les discussions sur la question de qui doit payer les coûts sont toujours en cours entre la ville et l’État», informe le service des communication. Depuis la fin de janvier, les ravages sont estimés à plusieurs centaines de milliers d’euros. Christian Laprébende, le maire socialiste d’Auch, montre son irritation en ne pouvant pas déterminer qui sera responsable des frais. Laurent Carrié, le préfet du Gers a la même réaction. Il affirme dans un article paru le 12 mars dans La Dépêche du Midi que le nettoyage de la voie publique n’est pas une des responsabilités de l’État.
La même situation se retrouve aussi à Troyes, dans l’Aube et dans le département de la Haute-Vienne. François Baroin, le Maire des Républicains de Troyes et ancien ministre de l’économie, pense que l’État devrait assumer la facture, estimée entre 300 000 et 400 000 euros. Il a insisté dans L’Est éclair début février sur la tolérance du ministre de l’intérieur envers les manifestants : «si l’État accepte le conflit, il devrait aussi payer la facture.» Le socialiste Stéphane Destruhaut, vice-président de la Haute-Vienne, partage cette opinion : «Nous pensons que les départements en général ne sont pas responsables de ce conflit, donc, à notre avis, l’État devrait prendre en charge les coûts», a-t-il déclaré sur RMC début février.
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