Les deux se sont rapprochés quelques semaines après la disparition de Delphine : « Pour moi, il est innocent, il ne m'a jamais montré que ce serait lui ».
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Affaire Jubillar: un an après la disparition de Delphine Jubillar, la nouvelle compagne de son mari, Séverine, a été placée en garde à vue. Cédric Jubillar, accusé d’homicide volontaire, est en prison depuis juin 2021.
La nouvelle compagne de Cédric Jubillar interpellée : « Pour moi, il est innocent »
Un an après la disparition de Delphine Jubillar, Séverine, la nouvelle compagne de Cédric Jubillar, a été interpellée et placée en garde à vue mercredi matin.
Elle avait déjà été entendue une première fois lors de l’arrestation de Cédric le 16 juin, sans être placée en garde à vue.
Séverine, toujours très proche de Cédric Jubillar, a été l’une des premières à le soutenir. Les deux se sont rapprochés quelques semaines après la disparition de Delphine : « Pour moi, il est innocent, il ne m’a jamais montré que ce serait lui ».
L’homme avait déjà été placé en détention provisoire en juin 2021, dans le cadre d’une enquête pour homicide volontaire.
Affaire Jubillar: disparition inquiétante ou homicide volontaire?
Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
Son mari, qui a signalé la disparition de sa femme, a expliqué aux gendarmes qu’elle était sortie vers 23 heures pour promener ses chiens, comme c’était son habitude. Cependant, les chiens sont ensuite revenus seuls, et il n’y avait plus aucune trace de Delphine.
Au départ, une enquête était ouverte pour « disparition inquiétante », qui est ensuite devenue « arrestation, enlèvement, détention ou kidnapping ». Quelques semaines plus tard, il a été reclassé en « homicide volontaire ».
La recherche infructueuse de Delphine
La disparition de l’infirmière de la clinique Claude-Bernard d’Albi a été immédiatement perçue comme inquiétante. Une femme, sortante seule la nuit, laissant derrière elle ses affaires et ses jeunes enfants, alors qu’un couvre-feu était imposé.
En bref, il devait se passer quelque chose. Mais quoi ?
La possibilité d’un départ volontaire, d’un suicide ou d’un accident a été rapidement écartée. De nombreux moyens ont été mobilisés pour retrouver la femme : unités citoyennes, drones, hélicoptères, plongeurs, etc.
Certes, la zone est « très vaste et très difficile pour retrouver un corps », comme le dit une source proche du dossier.
Les agents se doutent qu’ils trouveront Cédric, lorsqu’ils se rendront chez les Jubillar, dans l’intention de laver la couette dans laquelle sa femme est allongée sur le canapé la nuit. Mais la maison et le jardin ont ensuite été entièrement fouillés, ne trouvant aucune trace suspecte de sang, de fluides corporels, de nettoyage ou de lutte.
Affaire Jubillar: meurtre conjugal camouflé en disparition?
L’enquête se concentre principalement sur le mari, la dernière personne à avoir vu Delphine. La théorie la plus plausible est celle d’un meurtre conjugal camouflé en disparition.
Lors d’une conférence de presse, Dominique Alzéari, alors procureur de Toulouse, liste « les indices graves et concordants » qui mettent en cause l’époux. Il insiste sur le contexte de la disparition : une séparation imminente, premier motif du passage à l’acte dans les féminicides.
La situation à la maison Jubillar n’était pas la meilleure. Delphine voulait quitter son mari (dont elle se séparait) pour s’installer avec un homme qu’elle avait rencontré l’été précédent.
Mais qu’est-ce qui rend Cédric Jubillar suspect ?
Un certain nombre d’éléments ont alors conduit les enquêteurs à soupçonner Cédric Jubillar.
Tout d’abord, il a menti en déclarant que cette séparation « se passait de manière non conflictuelle » et qu’il « ignorait que son épouse voulait le quitter pour un autre ».
En le décrivant, le magistrat a parlé d’un homme jaloux, « brutal, grossier et agressif, intrusif », qui « avait organisé une véritable surveillance de son épouse, allant sur son compte pour voir si elle avait fait des dépenses ».
En outre, le fils du couple, Louis, âgé de 6 ans, a déclaré que « vers 23 heures, quand il va se coucher après avoir fait un câlin à sa mère, il a entendu une violente dispute entre ses parents ».
L’enfant a expliqué « que sa mère était en train de s’endormir sur le canapé et pas en tenue pour s’apprêter à quitter la maison. Il a entendu une altercation, avec des mots autour de l’idée que le couple devait se séparer définitivement ».
En outre, les montures de lunettes de Delphine Jubillar, trouvées chez elle, étaient endommagées, ce que son fils n’avait pas remarqué avant de se coucher.
« Au même moment, à 23h07 très précisément », deux voisines – une mère et sa fille – ont entendu « des cris stridents et de détresse d’une femme (…) qui vont disparaître et s’arrêter dans la nuit ».
De plus, des preuves ont été trouvées suggérant que la voiture de Delphine, une Peugeot 207, avait été utilisée pendant la nuit.
Face à ces faits, Cédric Jubillar persiste à clamer son innocence. Il soutient qu’il ne s’est pas disputé avec sa femme, assure que son fils doit confondre « avec une autre soirée ». L’homme est placé en détention provisoire, à l’isolement.
« Que l’on sache la vérité ! »
« On n’a pas abandonné et on n’abandonnera jamais tant qu’on ne l’aura pas retrouvée », a souligné Emy, l’une des amies de Delphine Jubillar, qui poursuivent inlassablement les recherches autour de Cagnac-Les-Mines et organisent une marche en son hommage dimanche 19 décembre.
« Si elle pouvait être retrouvée, que ça s’arrête enfin ! Pour le bien de tous, pour ses enfants, pour nous tous, et que l’on sache la vérité ! ».
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