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Mercredi 1er décembre, la judoka Margaux Pinot a dénoncé la remise en liberté de son compagnon et entraîneur Alain Schmitt, accusé de viols conjugaux. Le bureau du procureur a fait appel de la décision le mercredi 1er décembre.
Mercredi 1er décembre, la judoka Margaux Pinot a montré son visage tuméfié pour dénoncer la libération de son partenaire et entraîneur Alain Schmitt, qui l’aurait frappée.
« Ma tête a été frappée au sol à plusieurs reprises. Et finalement étranglée. J’ai cru mourir ».
La sportive a évoqué sur Twitter la douloureuse nuit de samedi à dimanche, au cours de laquelle son partenaire l’a « rouée de coups ».
« J’ai plusieurs blessures dont une fracture au nez et 10 jours d’interruption temporaire de travail », a-t-elle ajouté.
Pendant les faits, la femme s’est réfugiée chez des voisins, qui ont appelé la police. Alain Schmitt, 38 ans, a été arrêté dans la nuit au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
L’affaire a été jugée le mardi 30 novembre au tribunal correctionnel de Bobigny.
Évidemment, la version d’Alain Schmitt est un peu différente : il parle d’un combat « à la tornade » entre les deux amants, qui ont toujours eu une relation orageuse.
Mais Margaux Pinot n’était pas d’accord : « Ce n’était pas un combat de judo, c’était des coups de poing ». La femme a évoqué sa « peur » face aux coups de poing qui pleuvaient sur elle.
« Je n’ai jamais frappé une femme de ma vie, c’est n’importe quoi », a rétorqué Alain Schmitt.
Le parquet requiert un an de prison avec sursis pour « des violences très graves, même pour un primo-délinquant ».
Mais le tribunal de Bobigny a estimé « ne pas avoir assez de preuves de culpabilité » et a acquitté l’homme.
« Que manquait-il ? La mort au bout, peut-être ? » s’interroge Margaux Pinot. « Que vaut leur défense calomnieuse face à mes blessures, et le sang jonchant le sol de mon appartement ? ».
La sportive, championne olympique par équipes mixtes aux derniers Jeux de Tokyo, a déclaré que c’est probablement le judo qui l’a sauvée.
« Mes pensées sont aussi pour celles qui ne peuvent pas en dire autant », a-t-elle déclaré.
Le parquet de Bobigny a décidé, mercredi 1er décembre, de faire appel de l’acquittement.
Suite à ces événements, la ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, a lancé un appel à « faire confiance à la Justice » après l’appel du parquet.
Cependant, la judoka a également reçu beaucoup de soutien, notamment de la part de ses coéquipières.
Clarisse Agbégnénou a demandé, indignée :
« Relaxé vous avez dit ? Manque de preuves vous avez dit ? Tant de campagnes de lutte contre les violences faites envers les femmes pour ça ? ». Amandine Buchard s’est également exprimée, se disant « choquée » par l’incident.
« Que faut-il faire pour que les victimes soient entendues ? Que les agresseurs soient reconnus coupables ? », a abondé Teddy Riner.
Pour comprendre la gravité de cette situation, il convient de citer quelques chiffres :
Selon une analyse du ministère de l’Intérieur, 102 femmes ont été tuées en France par des membres de leur famille en 2020. Il y a eu 400 000 interventions de la police, y compris celles destinées à aider les femmes qui ont ensuite été tuées.
« C’est 45 interventions par heure. Il ne se passe pas un jour sans que le groupe d’intervention de la gendarmerie ou les forces spéciales n’aient à libérer une femme ou des enfants pris en otage », a déclaré le ministère.
« Ils deviennent le premier motif d’intervention de la police et de la gendarmerie ».
Depuis le 1er janvier de cette année, 101 femmes ont été tuées par leur partenaire, selon le collectif « Féminicides par compagnon ou ex ».
Ainsi, chaque année, plus de 100 femmes meurent des suites de violences domestiques. La plupart du temps, ils sont tués par leurs partenaires.
Présentée comme « la grande cause du quinquennat » par Emmanuel Macron, la lutte contre les violences conjugales reste largement insuffisante.
« On pourrait faire beaucoup, beaucoup mieux ! », disaient encore au HuffPost des manifestantes de la mobilisation #NousToutes, samedi 20 novembre.
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