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En Birmanie, l’ex-cheffe du gouvernement a été condamnée à 4 ans de prison après le coup d’État de la junte militaire. Les charges sont : sédition et violation des restrictions Covid.
Lundi 6 décembre, un tribunal de Naypyidaw, la capitale du Myanmar, a condamné l’ancienne dirigeante politique birmane Aung San Suu Kyi à quatre ans de prison.
Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix en 1991, est assignée à résidence depuis le coup d’État militaire de février dernier.
On ne sait pas encore où et dans quelles conditions la politicienne, âgée de 76 ans, devra purger sa peine. En fait, la dirigeante birmane est en détention depuis février, et n’est pas autorisée à communiquer avec le monde extérieur.
Les nouvelles du procès sont également rares : les médias n’ont pas été autorisés à y assister et la junte militaire a interdit aux avocats de la femme de parler aux médias.
Suu Kyi a été condamnée à deux ans de prison pour sédition et à deux ans de prison pour avoir enfreint les restrictions imposées par le Covid pendant la campagne électorale.
Le prix Nobel de la paix « a été condamnée à deux ans de prison en vertu de la section 505(b) et à deux ans de prison en vertu de la loi sur les catastrophes naturelles », a déclaré à l’AFP Zaw Min Tun, un porte-parole de la junte.
Mais ce jugement ne concerne qu’une partie du procès dans lequel la politicienne est accusée : les juges doivent encore se prononcer sur les accusations de corruption, de violation du secret d’État et de la loi sur les télécommunications.
Il y a plus de dix chefs d’accusation au total, et Suu Kyi risque plus de 100 ans de prison.
Win Myint, l’ancien président birman, a également été condamné.
La situation s’est détériorée en Birmanie après le coup d’État de février.
Depuis lors, l’armée a instauré une dictature militaire et les libertés ont été sévèrement restreintes. De toute évidence, le système judiciaire a aussi été mis sous contrôle.
Le coup d’État a été organisé par le général Min Aung Hlaing, chef des forces armées birmanes, qui est ensuite devenu chef du gouvernement.
Il a eu lieu le jour où le nouveau parlement devait se réunir après les élections de novembre dernier, qui ont été remportées par le parti d’Aung San Suu Kyi, qui était jusqu’alors cheffe du gouvernement.
Pendant des mois, des milliers de personnes ont manifesté dans différentes villes du pays pour le rétablissement d’un gouvernement élu. Depuis février, 10 600 personnes ont été arrêtées pour des délits politiques et 1 303 ont été tuées dans les affrontements.
Cependant, le régime birman est très instable : l’économie s’est effondrée et, selon diverses analyses, la population est au bord d’une grave famine. En outre, la junte militaire est isolée sur le plan diplomatique.
Ces derniers mois, une partie de l’opposition a commencé à s’organiser en tant que force militaire, menant même des actions de guérilla. On craint qu’une guerre civile n’éclate.
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