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En raison de la manifestation anti-vaccins qui a débuté la semaine dernière, le climat en Guadeloupe est toujours tendu : hier, plus de 80 commerces ont été pillés. Il ne s’agit plus d’un « mouvement social et de grève », a dit Patrick Vial-Collet, c’est une « vraie guérilla ».
Une « situation assez insurrectionnelle ». C’est ainsi que le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) des îles de Guadeloupe, Patrick Vial-Collet, a décrit la situation en Guadeloupe.
« Plus de 80 commerces ont été pillés » a-t-il déclaré.
Il ne s’agit plus d’un « mouvement social et de grève », car « il n’y a quasiment aucun gréviste dans les entreprises privées » a déclaré Vial-Collet. C’est une « vraie guérilla », essentiellement « des jeunes qui pillent les entreprises, profitant de la nuit pour s’attaquer aux biens matériels ».
Il a poursuivi en notant que les objets volés sont « souvent les bijouteries, commerces de téléphonie, de sport, de bricolage. Tout ce qui représente une valeur marchande et permet aux émeutiers de prendre du matériel et de le revendre ».
Ce n’est que le dernier signe d’une protestation qui fait rage depuis plusieurs jours en Guadeloupe.
Tout a commencé le 15 novembre avec la dégénérescence d’une mobilisation contre le pass sanitaire et l’obligation de vaccination.
À partir de cette date, tous ceux qui n’ont pas été vaccinés, y compris les infirmières et les pompiers, protagonistes de la protestation, ont dû être démis de leurs fonctions.
La mobilisation a commencé par un collectif de syndicats et de citoyens. Cependant, de violentes perturbations sont bientôt apparues en marge du mouvement de protestation.
Pour tenter de résoudre la situation, un couvre-feu a été instauré le vendredi, mais dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 novembre, de nombreux commerces ont été pillés. En outre, plusieurs voitures ont été incendiées.
Au cours de la nuit, plusieurs affrontements ont également eu lieu entre des jeunes et la police.
« J’ai vu des feux, […] des armes à feu », a témoigné un habitant.
La police a même été touchée par des tirs de mortier. Pas moins de 29 personnes ont été arrêtées au cours de la nuit.
Suite aux événements, un comité interministériel de crise a été convoqué à Paris samedi soir.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a dénoncé dimanche matin cette situation « intolérable et inacceptable », alors que la protestation contre la vaccination obligatoire des personnels de santé dégénère en blocages et en violences.
Dimanche, des renforts de police et de gendarmerie ont été envoyés depuis la France métropolitaine, notamment des unités du GIGN et du Raid, pour aider à rétablir l’ordre.
Dimanche matin, les opérations ont commencé à libérer les rues, qui étaient bloquées par des barrages routiers. En outre, les écoles, collèges et lycées sont fermés aujourd’hui.
Patrick Vial-Collet a assuré que les commerçants de Guadeloupe n’ont « pas peur d’aller travailler », même si leur activité est affectée par les barrages routiers et la situation sociale, qui conduit certains clients à sortir moins, voire pas du tout, de chez eux.
Le président du CCI espère un « retour à l’ordre public ».
Il souhaite que la rencontre, prévue dans la soirée du lundi 22 novembre, avec le Premier ministre Jean Castex, accompagné du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu et du ministre de la Santé Olivier Véran, permettra de créer « un espace de négociation avec ceux qui ont lancé le mouvement », tels les pompiers opposés à l’obligation vaccinale.
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