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Une question de suprématie de gang a provoqué un massacre dans la prison de Guayaquil entre vendredi et samedi. 900 policiers ont été déployés pour mettre fin au carnage.
900 policiers ont été déployés pour mettre fin au massacre qui a eu lieu entre vendredi 12 et samedi 13 novembre dans la prison de Guayaquil, la plus grande du pays. Les autorités ont déclaré avoir la situation sous contrôle.
Les affrontements ont commencé vendredi soir dans le bloc 2 de la grande prison.
Selon des informations préliminaires, près de 68 personnes privées de liberté (détenus) ont été tuées et 25 autres blessés.
L’affrontement a été provoqué par une lutte pour la suprématie entre gangs.
La prison est en fait divisée en douze quartiers, où sont détenus les membres d’au moins sept organisations criminelles. Il s’agit de gangs ayant des liens avec les cartels mexicains de Sinaloa et Jalisco Nueva Generación.
En raison de la rivalité entre eux, les différents groupes sont détenus séparément.
Le massacre de samedi a trouvé sa raison d’être dans la libération du chef des détenus du bloc 2, connus sous le nom de « Tiguerones ».
Selon la chef de la police, le général Tannya Varela, il y a eu un « vide » dans la prison en raison de l’absence de dirigeants dans plusieurs ailes, ce qui a déclenché une « lutte pour le leadership ».
« Ce bloc cellulaire (avec quelque 700 prisonniers) étant désormais sans chef, d’autres blocs, avec d’autres gangs, ont essayé de les briser, d’entrer et d’y perpétrer un massacre total », a expliqué le gouverneur, dénonçant la « sauvagerie2 des assaillants, qui ont fait usage d’explosifs pour percer les murs.
Après avoir fait sauter l’électricité, les assaillants ont violemment attaqué le bloc 2.
Le gouverneur de la province de Guayas, Pablo Arosemena, a déclaré que « les échanges de tirs étaient très intenses, très près des portes d’entrée du pénitencier, avec des détonations ».
Près de 900 policiers ont été déployés pour faire face aux événements, dont 500 dans le complexe pénitentiaire lui-même.
L’intervention de la police pour tenter de rétablir l’ordre dans la prison a « sauvé des vies », a assuré de son côté Pablo Arosemena, gouverneur de la province de Guayas, dont la capitale est Guayaquil.
Le porte-parole de la présidence, Carlos Jijon, a déclaré que le président Guillermo Lasso « se réunissait avec le haut commandement des forces armées et de la police. Un cabinet de crise a été mis en place ».
Le chef de l’État « a invité des représentants de la société civile à commencer à organiser un dialogue à l’intérieur de la prison afin de mettre fin à la barbarie qui s’y déroule », toujours selon le porte-parole présidentiel.
Des images glaçantes de l’incident ont été diffusées sur les réseaux sociaux vendredi soir.
« Nous sommes enfermés dans notre pavillon. Ils veulent nous tuer tous », appelait au secours, dans une autre vidéo, un prisonnier du bloc attaqué. « S’il vous plait partagez cette vidéo. Regardez, il y a un drone (dans le ciel). S’il vous plaît, aidez-nous ! », implorait ce détenu, avec en arrière fond sonore des détonations répétées.
D’autres images montrent des détenus dans la cour de la prison, se frappant avec des bâtons sur un tas de corps empilés et carbonisés.
Dans un tweet, le président Guillermo Lasso a présenté ses « sincères condoléances aux familles qui ont perdu leurs proches » et a demandé des « outils institutionnels adéquats » pour faire face à cette nouvelle crise carcérale.
Ce n’est pas la première crise carcérale à laquelle l’Équateur est confronté.
Le 28 septembre dernier déjà, 119 personnes sont mortes pour les mêmes raisons dans la même prison. Il s’agit du plus grand massacre de prison en Équateur et de l’un des pires en Amérique latine.
Les prisonniers étaient démembrés, décapités, brûlés.
Pour résoudre la situation, le président Lasso avait déclaré l’état d’exception dans les 65 prisons de l’État, promettant d’envoyer d’importants renforts militaires. Toutefois, le 12 octobre, la Cour constitutionnelle a limité la durée de cette mesure à la fin du mois de novembre, empêchant aussi les militaires d’entrer dans les prisons.
Samedi, le président a critiqué cette décision, déclarant que ce nouveau bain de sang était un « signal d’alarme pour les institutions de l’État équatorien, en particulier la Cour constitutionnelle ».
Il est certain que l’un des facteurs qui rendent la situation encore plus complexe est que les 65 prisons équatoriennes peuvent contenir 300 000 personnes, mais sont en réalité occupées par au moins 9 000 autres prisonniers. On parle donc d’une surpopulation de 30%.
En outre, toutes sortes d’objets circulent parmi les prisonniers : armes (blanches et à feu), drogues, téléphones portables.
La situation en Équateur est extrêmement critique.
L’État est situé entre la Colombie et le Pérou, les principaux producteurs de cocaïne au monde.
Il est donc utilisé comme zone de transit pour les expéditions vers les États-Unis et l’Europe. Cela a entraîné une augmentation spectaculaire de la criminalité liée à la drogue, en particulier à Guayaquil, la capitale économique du pays.
Le pénitencier, construit à la périphérie de la ville, abrite 8 500 détenus et est surpeuplé à 60 %.
Avec les derniers massacres, le nombre de victimes des émeutes dans les prisons équatoriennes est passé à plus de 308.
Samedi et dimanche, beaucoup de familles de détenus se sont rassemblées à l’aube devant la prison et à la morgue de la police pour obtenir des informations sur leurs proches emprisonnés.
« Ce sont des êtres humains, aidez-les », pouvait-on lire sur une banderole.
Les autorités ont indiqué qu’elles ont mis en place un point de contact au sein du département criminel pour « aider et accélérer le processus de remise des corps aux proches des personnes décédées lors des événements violents survenus au pénitencier du Litoral (Guayas 1)».
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