Généraliser et moderniser la protection sociale au profit de tous les Marocains à l’horizon 2025, c’est le défi que le Roi du Maroc, Mohammed VI vient de lancer, alors que le pays a réussi jusqu’à présent à gérer la pandémie de manière exemplaire, mais souffre de la tension économique et sociale inhérente au Covid-19. Ce chantier majeur doit non seulement permettre de couvrir 25 millions de marocains d’ici 2025, mais ouvre également la voie à une modernisation globale du système de santé du Royaume Chérifien, avec l’ouverture aux médecins étrangers et la stimulation des Investissements dans le secteur. Avec cette réforme, le Palais royal marocain veut remettre les projets de long terme au cœur de l’agenda du pays.
Au Maroc, le projet de généralisation de la protection sociale vient de franchir un nouveau cap, suite au lancement de sa mise en œuvre et la signature des premières conventions, dont la cérémonie a été présidée par le roi Mohammed VI, mercredi 14 avril au palais royal de Fès. Un projet social et sociétal d’envergure dont le but ultime est d’améliorer la vie des Marocains, faciliter leur accès aux services sociaux et préserver leur dignité. Ceci intervient alors que le pays est parvenu à endiguer de manière volontariste la pandémie, et qu’une campagne de vaccination massive et gratuite lancée le 29 janvier 2021 couvre désormais près de 23% de la population cible, plaçant le pays dans le Top 20 mondial.
Cette annonce, qui redonne de la perspective sur le plan social, intervient à l’heure où le pays vit sous le rythme de restrictions sanitaires, et qu’un plan massif de relance économique, mobilisant pas moins de 11% du PIB a été déployé, ainsi qu’un filet de sécurité géant pour préserver le tissu social.
Un chantier substantiel a donc été lancé avec des délais précis pour donner corps aux instructions royales contenues dans le dernier discours du Trône de Juillet 2020, ainsi que dans celui de l’ouverture de l’année législative en octobre 2020. L’objectif : Généraliser la protection sociale au profit de tous les Marocains d’ici 2025. Une enveloppe annuelle de 51 milliards de dirhams y sera consacrée (5 milliards d’Euros), dont 23 milliards financés par le budget général de l’Etat.
Pour y parvenir dans les temps, deux phases ont été prévues pour mener à bien cette réforme sociale. La première (2021-2023) sera consacrée au déploiement de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et des allocations familiales (AF), à tous les ménages, tandis que la deuxième phase (2024-2025) sera consacrée à la généralisation de la retraite et de l’indemnité pour perte d’emploi au profit de la population active.
Pierre angulaire de cette réforme afin de s’assurer de sa soutenabilité économique, l’ouverture aux médecins étrangers ainsi que la stimulation des investissements étrangers et nationaux dans le secteur de la santé, à travers un dispositif ad hoc dont les contours seront dévoilés dans les semaines à venir.
Le combat pour la généralisation de la protection sociale n’est pas récent au Maroc, un pays où le secteur informel occupe encore une place importante dans l’appareil productif. En 2002, une avancée historique s’est annoncée dans un pays où l’assurance santé ne concernait qu’environ 16,5% de la population, celle de l’adoption du code de la couverture médicale de base (CMB) au Parlement.
Ce Code est basé sur deux composantes. La première concerne l’AMO, censée être généralisée progressivement à pratiquement toute la population sur une longue période dont la durée reste indéterminée. La deuxième porte sur le Ramed, qui est destiné à couvrir les dépenses occasionnées par les soins des économiquement faibles et qui a été supprimé récemment. Mais, il a fallu attendre 2005 pour que l’AMO soit mise en œuvre et 2012 pour que le Ramed soit généralisé à l’ensemble des établissements de santé publique.
Toutefois, les défis à relever pour que cette réforme puisse atteindre ses objectifs restent importants. En effet, certains professionnels sont déjà organisés et identifiés et disposent d’organes représentatifs (ex. pharmaciens, prestataires de soins, architectes, avocats, notaires, professionnels du transport, auto-entrepreneurs…), tandis que d’autres ne le sont pas encore et nécessitent un effort d’organisation pour faciliter leur identification.
En revanche, ce chantier royal, accorde la priorité d’abord aux agriculteurs, artisans et professionnels de l’artisanat, aux commerçants, professionnels et prestataires indépendants soumis au régime de contribution professionnelle unique (CPU), au régime de l’auto-entrepreneur ou au régime de la comptabilité, devra s’étendre, dans un second temps, à d’autres catégories dans la perspective de la généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens. Au total, 22 millions de bénéficiaires supplémentaires sont censés, au cours des années 2021 et 2022, être assurés contre la maladie.
Par ailleurs, il n’y a pas que les indépendants qui ne bénéficient pas d’assurance médicale. Actuellement une grande partie de la population vulnérable, telle que les personnes âgées et les enfants des familles ou personnes ne travaillant pas dans le secteur formel, et qui ne remplit pas les conditions pour être éligible au Ramed, reste toujours sans couverture médicale de base. Mais, tout cela va changer, à partir de 2022, les 11 millions de citoyens qui bénéficiant du Ramed, vont commencer à bénéficier de l’AMO.
Le Maroc aspire aujourd’hui à une réduction importante et durable des disparités pour une société plus équitable, ceci passe inévitablement par la construction d’un système national de protection sociale intégré couvrant toutes les couches de la population.
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