Mardi soir en Grèce, les trois chaînes de télévision et la station de radio publique ont cessé d’émettre à minuit sur demande de l’Union européenne, le FMI et la BCE dans le cadre du programme d’austérité grec. Les salariés parlent de « dictature ».
« C’est la junte qui revient, pour moi, ce n’est pas de la démocratie. C’est comme la junte, c’est l’opposé de la démocratie, nous n’avons été tenus au courant de rien« , déclarait mardi soir Constantin Zambounis, employé du groupe ERT.
Mardi soir, la Troïka (Union européenne, FMI et BCE) imposait au gouvernement grec la fermeture brutale des trois chaînes de télévision et de la radio publique, accusées selon les bailleurs de fonds du pays de mauvaise gestion économique.
A 23 heures hier soir, les écrans de télévisions sont donc devenus noirs et la radio a cessé d’émettre. L’émetteur principal situé près d’Athènes ayant été préalablement neutralisé par les forces de police afin d’étouffer toute tentative de protestation des salariés du groupe audiovisuel public.
« Le gouvernement a de façon illégale et abusive coupé le signal des antennes de télécommunications grecques alors qu’il n’en n’a ni le droit constitutionnel, ni l’autorisation via le conseil d’administration de la radiotélévision nationale« , a fait savoir Panayotis Kalfayanis, président de lu principal syndicat de salariés. « Nous avons un gouvernement qui rappelle plus la Roumanie de Ceaucescu qu’un gouvernement issu du vote du peuple« .
Dimitris Papadimitriou, directeur général de la radio publique, explique qu’une « telle chose ne s’est jamais passée, même pas durant la dictature. Ils disent qu’ils vont rouvrir en septembre, mais rien n’est aussi permanent que le provisoire en Grèce« .
Le plan de sauvetage financier imposé par l’Union européenne et le FMI doit permettre au pays de lever au moins 1,8 milliard d’euros d’ici le mois de septembre via des privatisations massives de pans entiers du secteur public grec.
Cette décision brutale de fermeture du groupe audiovisuel intervient alors que le pouvoir en place ne parvient pas à trouver d’investisseurs privés pour l’achat de l’entreprise gazière publique DEPA, qui était censée rapporter un milliard d’euros.
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