La fermeture de Guantanamo était l’une des promesses phares de Barack Obama lors de sa première campagne électorale. 5 ans plus tard, il reste toujours 166 prisonniers dans ces camps américains.
Alors que 13 prisonniers sur 166 sont en grève de la faim depuis maintenant plus de trois mois, Barack Obama a réitéré son intention de faire fermer les camps de prisonniers de la base militaire américaine de Guantanamo.
« Je ne veux pas que ces personnes meurent. Le Pentagone essaie de gérer la situation du mieux qu’il peut, mais je pense que nous devrions tous réfléchir à pourquoi nous faisons cela« , a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse.
« Ce n’est pas une surprise pour moi si nous avons des problèmes à Guantanamo« , a ajouté Obama qui estime qu’il faut continuer « à croire qu’il faut fermer Guantanamo« . « C’est important pour nous de comprendre que Guantanamo n’est pas nécessaire pour la sécurité de l’Amérique. Cela coûte cher. C’est inefficace », a-t-il martelé.
Selon lui, cette prison militaire hors de tout cadre juridique, « entrave la coopération antiterroriste » et représente « outil de recrutement pour les extrémistes ».
Cette prison de haute-sécurité accueille depuis 2002, les « ennemis combattants » de l’Amérique qui seraient supposément affiliés à la mouvance islamiste. La majorité des détenus sont originaires d’Afghanistan, d’Irak ou encore du Pakistan.
Aucune organisation internationale ou autorité judiciaire compétente n’est en mesure de connaître véritablement l’origine des prisonniers et les raisons de leur capture, car cette prison est située en dehors de tout cadre légal américain ou international. L’extra-territorialité de la base militaire soustrait de fait les prisonniers au système judiciaire fédéral américain.
Contestée par de nombreux gouvernements étrangers et d’organisations de défense des droits de l’Homme, Guantanamo constitue une véritable zone de non-droit où près de 780 prisonniers auraient été détenus depuis 2002. Le président Obama avait dû revenir sur sa promesse de fermeture des camps face à l’opposition du Congrès.
En janvier 2013, il s’était en effet vu obliger de promulguer une loi empêchant tout transfert de prisonnier de la base vers l’étranger pour y être jugé ou tout simplement incarcéré légalement, repoussant ainsi une nouvelle fois la fermeture des camps militaires.
« Je vais à nouveau discuter avec le Congrès et plaider que ce n’est pas quelque chose qui est dans le meilleur intérêt du peuple américain. Ce n’est pas tenable« , a-t-il affirmé. « C’est facile de jouer les démagogues sur cette question« , a-t-il fait remarquer aux Républicains fermement opposés à la fermeture de la prison.
« L’idée de maintenir pour toujours un groupe de personnes qui n’ont pas été jugées, c’est contraire à ce que nous sommes, c’est contraire à nos intérêts et cela doit cesser« , a asséné le président américain.
Voir les commentaires
Au moins c'est clair et net et j'apprécie sa prise de position dans ce sens. Les Républicains sont tout simplement tenaillés par la peur et pour quoi juger ces prisonniers est si difficile à décider? Je n'ose imaginer les arrestations arbitraires...