La militante russe pour la défense des droits de l’homme Lioudmila Alexeeva a fustigé l’attribution du prix Nobel de la Paix à l’Union européenne.
L’ex-dissidente soviétique âgée de 85 ans a estimé qu’il était regrettable que le prix Nobel de la Paix n’ait pas été donné à des défenseurs de la liberté. « Franchement, cette décision ne me plaît pas car l’Union européenne est une énorme organisation assez bureaucratique, et je pense que l’attribution de ce prix ne va jouer aucun rôle dans sa politique à l’avenir » a-t-elle déclaré à l’agence de presse russe Ria Novosti.
Selon elle, de nombreuses autres personnes défendant la liberté un peu partout dans le monde, auraient davantage eu besoin de ce prix. « J’aurais été très contente que cette distinction soit attribuée à des prisonniers politiques iraniens ou à nos défenseurs des droits de l’homme, mais pas à l’Union européenne, bien que j’apprécie l’UE » a-t-elle dit.
Lioudmila Alexeeva ajoute qu’elle avait eu la même réaction lors de la remise du prix Nobel de la Paix à Barack Obama en 2009 alors qu’il n’était au pouvoir que depuis un an. « Je n’ai pas apprécié non plus qu’on attribue le prix a Obama seulement parce qu’il avait été élu président, bien que j’apprécie Obama » a déclaré la militante, ajoutant que « la tendance ces dernières années -l’attribution de cette récompense une fois au président d’une superpuissance, une autre fois à l’Union européenne -, il me semble que c’est une dévaluation de l’idée qui est à la base de ce prix« .
Un manque de cohérence
Lioudmila Alexeeva était une des favorites, avec l’évêque mexicain José Raul Vera Lopezet et le militant des droits de l’Homme biélorusse Ales Beliatski, pour son combat contre le régime soviétique et pour son travail de militante des droits de l’Homme dans la Russie de Vladimir Poutine.
D’autre part, Mikhaïl Fedotov, président du conseil consultatif des droits de l’homme en Russie, a quant à lui trouvé étrange que l’on attribue le prix à l’UE. Il estime que dans ce cas, il aurait été plus logique de l’attribuer à la Cour européenne des droits de l’Homme.
« S’il avait fallu choisir parmi les nominés cités par les médias, j’aurais donné ce prix à Memorial » a-t-il poursuivi. Memorial est une ONG russe, fondée par Andreï Sakharov en 1988, qui se bat depuis pour la défense des droits de l’homme et qui fait partie des nobélisables depuis plusieurs années.
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