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Ce mercredi 3 novembre, à 9h22 précises, les femmes commenceront à travailler gratuitement. Cela est dû à l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes, qui a augmenté à 16,5%.
Chaque année, le newsletter Les Glorieuses, rapporte la date à laquelle les femmes commencent à travailler gratuitement. L’année dernière, c’était le 4 novembre, en 2019, c’était le 5 novembre. Cette année, c’est même le 3 novembre.
Mais pourquoi ? Parce qu’en 2021, la différence de salaire entre les hommes et les femmes a encore augmenté : de 15,5% l’année dernière, nous sommes passés à 16,5%.
Ces dates ne sont pas choisies au hasard, mais sont le résultat d’un calcul basé sur les données d’Eurostat. Chaque année, cette direction générale de la Commission européenne chargée de l’information statistique indique que l’écart salarial horaire brut moyen entre les hommes et les femmes était de 15,4 %.
Si cela ne suffisait pas, ces chiffres sont également confirmés par l’INSEE, qui indique que le salaire mensuel moyen des femmes en France est inférieur d’environ 16,8% à celui des hommes.
Le constat est donc clair : en France et en Europe, les femmes continuent de gagner moins que les hommes.
« L’inégalité salariale se creuse » pour qui « des mesures concrètes doivent être mises en place dès aujourd’hui afin d’éviter d’attendre 2234 pour voir naître l’égalité salariale ».
C’est ce que déplore Rebecca Amsellem, économiste et créatrice de la newsletter Les Glorieuses, dans un communiqué.
L’une des raisons de cet écart est en outre qu’« Eurostat ne prend pas en compte le travail à mi-temps et à tiers-temps » a-t-elle déclaré. Selon l’INSEE, 80% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes.
En effet, les femmes sont plus susceptibles de modifier (souvent réduire) leurs horaires de travail pour s’occuper des enfants ou des personnes âgées.
« On remarque que la différence de salaire se creuse encore plus pour les femmes à partir de l’âge où elles vont avoir leur premier enfant, entre 30 et 35 ans » a déclare Rebecca Amsellem.
Les chiffres indiquant si et dans quelle mesure l’épidémie de Covid-19 a affecté les inégalités salariales entre hommes et femmes ne sont pas encore disponibles. Il est certain que la pandémie a été une loupe pour de nombreuses inégalités entre les sexes.
Rebecca Amsellem estime que les femmes sont les victimes économiques de la crise sanitaire, et que le plan de relance du gouvernement pourrait exacerber cette inégalité l’année prochaine.
Les Glorieuses ont donc élaboré une série de propositions qui permettraient de freiner l’augmentation des inégalités salariales en France. Celles-ci ont été présentées aux candidats à l’élection présidentielle de 2022.
Tout d’abord, il a été demandé que l’accès des entreprises aux subventions et aux marchés publics soit conditionné aux progrès réalisés dans ce domaine.
Depuis, l’importance de « revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses », par exemple, les infirmières et les sages-femmes, a été soulignée. Cette demande est une critique claire du plan de relance que le gouvernement entend mettre en œuvre l’année prochaine.
« Ces 100 milliards d’euros vont être alloués à des domaines comme l’aéronautique, dans lesquels les femmes en poste sont minoritaires. Pour réduire les inégalités salariales, il est primordial d’investir dans les domaines du soin ou de l’aide à domicile, là où les femmes sont majoritaires » a souligné Rebecca Amsellem.
« Oui, l’égalité coûte de l’argent », a continué l’économiste, mais « il en va de même pour sauver l’industrie aéronautique. Et c’est un choix que le gouvernement est en mesure de faire pour ses citoyens et citoyennes ».
Enfin, il a été réclamé que le congé parental ait la même durée et la même rémunération pour les deux parents.
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