Sujets couverts
Ce matin, une vingtaine de militants de Greenpeace ont occupé l’esplanade du Musée du Louvre pour dénoncer le partenariat entre le musée et la multinationale TotalEnergies. L’ONG : « les partenariats avec les entreprises responsables du changement climatique, comme Total, ne sont plus acceptables ».
Des militants ont érigé sur la place du Louvre un derrick aux de 8 m de haut, crachant une fumée noire non toxique pour symboliser le partenariat du musée avec la multinationale pétrolière et gazière. De nombreuses bannières accompagnent la construction : « Faisons une loi pour un monde sans pétrole » ou « Ban fossil fuel propaganda ».
Parmi eux se trouve une banderole déployée un peu plus loin: « Climat : Total criminel, le Louvre complice ».
L’ONG a lancé une initiative pour mettre fin à la publicité, aux partenariats et au parrainage d’entreprises vendant des biens et services fossiles : « les partenariats avec les entreprises responsables du changement climatique, comme Total, ne sont plus acceptables ».
« Les publicités teintées de vert, le sponsoring sportif et le mécénat culturel sont un écran de fumée dressé par les entreprises fossiles. Derrière lui, elles continuent leurs activités destructrices dans le pétrole et développent leurs investissements dans le gaz, dont l’impact climatique est tout aussi catastrophique » a déclaré Edina Ifticène, chargée de campagne pétrole à Greenpeace France.
« Les institutions culturelles telles que le Louvre ont un devoir d’exemplarité vis-à-vis de la société. Comment peuvent-elles rester silencieuses ? » a-t-elle ajouté.
L’objectif de Greenpeace (comme expliqué sur son site web) est d’interdire le sponsoring culturel et sportif, la publicité et les partenariats scolaires « à toutes les entreprises de biens et services fossiles ». On parle donc des compagnies pétrolières et gazières, ou encore des constructeurs automobiles, et des compagnies aériennes et maritimes.
Déjà cet été, Greenpeace France a écrit à la nouvelle présidente-directrice du musée du Louvre, Laurence des Cars, pour lui rappeler sa responsabilité dans l’acceptation sociale de TotalEnergies.
« La Fondation Total, (est) mécène principal de La Petite Galerie du Louvre », c’est ce que l’on peut lire sur le site web du musée. Cette relation est clairement illustrée : à l’intérieur même du Louvre, le logo de la société est affiché.
Cependant, cette philanthropie n’est rien d’autre qu’une stratégie de « soft power » : elle permet à TotalEnergies de consolider son pouvoir, mais aussi de signer de nouveaux contrats grâce à la diplomatie internationale assurée par le musée.
Par exemple, la Fondation Total a financé l’exposition « Le Louvre à Téhéran », mais à une époque où « la multinationale était en pleine négociation avec l’Iran pour un projet géant d’exploitation gazière ».
En assumant le rôle de facilitateur des négociations, le Louvre est donc « complice des activités ‘climaticides’ et dangereuses pour la biodiversité de TotalEnergies » a affirmé Greenpeace.
« Il est temps que le musée sorte de son mutisme et y renonce publiquement », a insisté l’ONG.
La pétition de Greenpeace a été suivie par de nombreux militants, aussi dans d’autres pays européens. Ils ont commencé à dénoncer la publicité et les partenariats pour et avec toutes les industries des combustibles fossiles.
Par exemple, les militants de Greenpeace Pays-Bas ont bloqué le graissage de la raffinerie Shell à Rotterdam.
L’ONG a déclaré que cette « propagande pour les entreprises fossiles » pouvait cesser. L’Union européenne peut y mettre un terme, tout comme « a déjà fait. C’était en 2003, avec l’industrie du tabac ».
Déjà, de nombreuses institutions culturelles comme le Tate museum au Royaume-Uni ou le musée Van Gogh aux Pays-Bas ont mis fin à leurs partenariats avec des entreprises qui utilisent et produisent des énergies fossiles.
En France, Total finance, outre le Louvre, plusieurs institutions culturelles et musées. Il s’agit par exemple du le Centre Pompidou et le Musée du Quai Branly.
« Le musée du Louvre va-t-il enfin s’emparer de l’enjeu climatique, préoccupation majeure de notre siècle, plutôt que de continuer à cautionner l’industrie fossile ? », a questionné Greenpeace.
L’ONG et d’autres groupes environnementaux commencent à recueillir des signatures dans toute l’UE sur cette question. Le but ? Atteindre un million de signatures en un an pour obliger la Commission européenne à se saisir de la question.
Une tentative d'effraction peut laisser les propriétaires vulnérables et anxieux. Savoir comment réagir immédiatement après un tel événement est crucial pour sécuriser votre espace et aider à l'enquête.