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Une étude menée par Epi-Phare sur 22 millions de personnes montre que les vaccins contre le Covid a permis « une réduction du risque d’hospitalisation supérieure à 90 % »
« Les personnes vaccinées ont 9 fois moins de risque d’être hospitalisées ou de décéder de la Covid-19 que les personnes non vaccinées », explique à l’AFP l’épidémiologiste Mahmoud Zureik, directeur de la structure Epi-Phare.
Ainsi, la vaccination contre le Covid-19 réduit de 90 % le risque d’hospitalisation et de décès des plus de 50 ans, selon l’étude menée auprès de 22 millions de personnes.
Epi-Phare, constitué fin 2018, est une structure d’expertise publique en pharmaco-épidémiologie des produits de santé et sécurité sanitaire. Elle conduce des études épidémiologiques sur les produits de santé usando des données du Système National des Données de Santé (SNDS).
L’étude française est complémentaire des recherches menées par d’autres pays (Israël, Royaume-Uni, États-Unis). Mais ceci est « la plus large [recherche] menée dans le monde », selon le Pr Zureik.
La recherche d’Epi-Phare a été menée sur 11 millions de personnes vaccinées de plus de 50 ans et 11 millions de personnes non vaccinées du même groupe d’âge. Les données ont été recueillies et comparées du 27 décembre 2020 (date de début de la vaccination en France) au 20 juillet 2021.
À partir du 14e jour après l’injection de la seconde dose, les chercheurs ont observé « une réduction du risque d’hospitalisation supérieure à 90 % ».
L’étude est effectuée sur deux populations différentes.
Le premier groupe comprend les plus de 75 ans. Un échantillon de 7,2 millions de personnes (moitié vaccinée, moitié non vaccinée) a été considéré. Le second groupe comprend les personnes âgées de 50 à 74 ans, avec un échantillon de 15,4 millions de personnes (moitié vaccinée, moitié non vaccinée).
Pour les premiers, la campagne de vaccination a débuté le 27 septembre 2020, pour les seconds entre le 19 février et le 10 mai, selon l’âge. L’étude a suivi les deux populations jusqu’au 20 juillet.
Les chercheurs ont créé des paires pour comparer les données : chaque personne vaccinée a été appariée avec une personne non vaccinée de même âge, sexe et zone de résidence. Le 20 juillet, les taux d’hospitalisation des deux paires ont été comparés.
Ces observations sur l’efficacité des vaccins ont été faites en étudiant Pfizer/BioNtech, Moderna et AstraZeneca. Janssen, étant le dernier autorisé en France, a été utilisé en plus petite quantité et est donc exclu de l’étude.
« Cette réduction est du même ordre de grandeur pour le risque de décès au cours d’une hospitalisation pour Covid-19 », selon Epi-Phare.
En outre, l’efficacité sur les formes graves de la maladie « ne semble pas diminuer sur la période de suivi disponible, qui allait jusqu’à 5 mois ».
Pour étudier l’impact des vaccins sur le variant delta, les chercheurs ont évalué la réduction du risque d’hospitalisation pendant la période où il a commencé à se répandre en France, c’est-à-dire à partir du 20 juin.
Ils ont trouvé des résultats comparables aux périodes précédentes : 84% d’efficacité du vaccin chez les personnes âgées de 75 ans et plus, et 92% chez celles âgées de 50 à 74 ans.
Cela permet de fournir « de premiers éléments », mais « cette période reste très courte pour évaluer l’impact réel de la vaccination sur ce variant ». En fait, l’étude de l’efficacité des vaccins sur la variante delta n’a commencé que deux mois avant la conclusion de l’enquête.
« L’étude doit être poursuivie pour intégrer les données d’août et de septembre », souligne le Pr Zureik.
D’autres recherches menées dans le monde ont en effet montré que, par rapport à d’autres variantes, Delta diminue l’efficacité des vaccins contre l’infection.
Il faut toutefois souligner que l’étude française se concentre sur l’efficacité des vaccins contre les formes graves. Il n’est pas possible de dire dans quelle mesure ils préviennent l’infection et la transmission du Covid-19
En effet, éviter les formes graves est « l’objectif majeur de santé publique », souligne le Pr Zureik. « Une épidémie sans forme grave n’est plus une épidémie ».
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