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Après plusieurs semaines de mise en garde des laboratoires, Rome est passée à l’action. Jeudi 4 mars, le gouvernement Draghi a choisi d’utiliser un mécanisme européen pour bloquer l’exportation de vaccins AstraZeneca produits en Italie vers l’Australie. Ça, c’est un message politique très fort.
Cette décision se fonde sur le « mécanisme de transparence pour les exportations de vaccins », annoncé fin janvier par Bruxelles. Les exportations de vaccins hors de l’Union sont soumises à des autorisations des États membres jusqu’à la fin mars. Ces règles s’appliquent aux laboratoires avec lesquels l’Union a conclu des contrats d’achat anticipés. L’Unione veut que les producteurs remplissent leurs obligations contractuelles vis-à-vis de l’Europe.
L’autorisation d’exportation n’est accordée que « dans le volume des exportations ne constitue pas une menace pour la fourniture continue des vaccins nécessaires à l’exécution des contrats d’achat anticipés ». La procédure ne concerne pas les exportations liées à des « urgences humanitaires », pour fournir des doses aux pays en développement.
Dans le cas d’espèce, la décision est venue de Rome, avec l’aval de Bruxelles. Si le mécanisme est européen, l’action est nationale. Donc l’interdiction d’exportation du vaccin vient des autorités douanières du pays qui a fabriqué les doses. Destinataire des doses, l’Australie ne fait pas partie des exceptions prévues, et l’Italie a refusé l’exportation. La procédure ne prévoit pas de recours spécifiques auxquels pourrait faire appel AstraZeneca en cas de contestation.
Le ministère italien des Affaires étrangères indique que l’Italie n’a pas donné l’autorisation d’exportation pour plusieurs raisons. Notamment, la quantité importante de doses, la «pénurie de vaccins en Europe, les retards d’AstraZeneca. La situation sanitaire de ces deux nations est bien différente : l’Italie a enregistré plus de 18.600 nouveaux cas quotidiens, en moyenne, la semaine dernière, et 286 décès. L’Australie une poignée de cas et aucun décès. Alors que l’épidémie semble repartir en Europe, la situation est donc moins pressante de l’autre côté du globe, où la vaccination a commencé il y a peu.
Ce refus est une «mise en garde». AstraZeneca, comme les autres producteurs, doit remplir ses obligations contractuelles avec l’Union, plutôt que d’utiliser la production faite en Europe pour fournir d’autres marchés.
La décision de Rome ressemble donc à un coup de semonce. En France, cette stratégie a été saluée par le gouvernement. AstraZeneca n’a pas encore respecté les contrats, et l’Union doit forcer le laboratoire à respecter ses engagements. Le secrétaire d’État chargé des affaires européennes, Clément Beaune, a aussi soutenu le gouvernement Draghi : « Si on estime que ça peut nous pénaliser, nous bloquons, nous les gardons. C’est ce qu’a fait l’Italie. Je crois qu’elle a bien fait ».
Une discussion est en cours avec l’entreprise pour s’assurer que le labo respectera ses engagements à temps. Il n’y a pas es d’autre rejet de demandes d’exportations pour le moment. Le message envoyé par l’Union est donc interne, vers les entreprises productrices de vaccins. Elles doivent faire leur maximum pour remplir leurs engagements contractuels avec les États membres.
De son côté, le gouvernement australien a accepté cette décision. « En Italie, les gens meurent au rythme de 300 par jour. Je peux donc comprendre le niveau élevé d’inquiétude qui existe en Italie » a déclaré le Premier ministre australien Scott Morrison. « Ils sont dans une situation de crise. Ce n’est pas le cas en Australie », a-t-il ajouté.
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