En l’absence de remboursement dans les délais requis, Marine Le Pen pourrait se voir retirer 50 % de son salaire d’eurodéputée, selon une source parlementaire…
A partir de ce mardi, Marine Le Pen doit commencer à rembourser un peu moins de 300.000 euros au Parlement européen. Au cœur de cette affaire, deux emplois de ses collaborateurs qui n’auraient travaillé que pour son parti en France.
Le Parlement européen avait en effet envoyé à Marine Le Pen deux lettres de recouvrement lui réclamant près de 340.000 euros, estimant que l’eurodéputée française avait perçu ces sommes pour rémunérer deux assistants qui n’auraient travaillé que pour son parti.
Une assistante parlementaire qui ne travaillait pas au Parlement, une première lettre a été envoyée le 9 décembre concernant le cas, le plus sérieux, de Catherine Griset. Dans ce cas le recouvrement devrait commencer à partir du 1er février, a rapporté la source, confirmant une information du magazine Challenges.
Catherine Griset était une assistante accréditée au Parlement européen pendant plusieurs années mais qui en réalité ne travaillait pas dans les locaux de l’institution, a expliqué la source. Le Parlement estime que Catherine Griset exerçait une « activité reconnue » au siège du Front national à Nanterre, le parti présidé par Marine Le Pen, sous l’autorité directe de cette dernière. Dans ce dossier, la somme totale à recouvrir se monte à environ 298.400 euros.
Une « manœuvre » selon l’avocat de Le Pen, le second dossier concerne un autre assistant, Thierry Légier, pour un montant de plus de 41.500 euros, le garde du corps de Marine Le Pen. Dans ce cas-ci, le recouvrement devrait commencer à une date ultérieure, car la lettre du Parlement a été envoyée mi-janvier. En l’absence de remboursement dans les délais requis, Marine Le Pen pourrait se voir retirer 50 % de son salaire d’eurodéputée, selon la source parlementaire.
Thierry Légier a perçu ces salaires en 2011 et Catherine Griset de 2010 à 2016.
Fin octobre, l’avocat de Marine Le Pen Marcel Ceccaldi avait dénoncé dans cette affaire une « manœuvre » pour « gêner l’action de Mme Le Pen au Parlement européen ». « Comment peut-on séparer le travail d’assistant d’un député européen et ses activités auprès de la présidente d’un grand parti politique ? Les questions européennes et les questions sociétales françaises comme les flux migratoires ou l’espace Schengen sont intimement liées », avait-il alors avancé.