8% de l’habitat en Ile-de-France, soit 430 000 logements, seraient sous la menace de graves inondations en cas de crue comme celle qui a eu lieu à Paris en 1910.
Le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine, directement en amont et en aval de Paris, seraient particulièrement menacés par une crue centennale, selon l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) qui a publié un selon un rapport publié lundi, une semaine après un exercice de simulation d’inondation en aval de la capitale.
Si les « protections » développées par Paris peuvent « théoriquement protéger d’une inondation par débordement jusqu’au niveau de la crue de 1910, le reste de l’agglomération apparaît beaucoup plus vulnérable », souligne son étude.
Dans le Val-de-Marne, on estime à 123.000 les logements aujourd’hui en zone inondable et à près de 95.000 dans les Hauts-de-Seine.
Dans la capitale, plus de 100.000 logements sont en zone inondable, mais « on sait que Paris est protégé jusqu’à une cote de 1910. En théorie du moins », selon Ludovic Faytre, responsable de l’étude.
Le coût direct d’une inondation majeure en Ile-de-France est estimé entre 17 et 20 milliards d’euros, dont au moins un tiers pour l’habitat, a-t-il dit à l’AFP. Une crue majeure pourrait toucher 8% des logements franciliens, soit près de 435.000, et 850.000 personnes, selon ses estimations.
En dépit d’une forte pression foncière, « on arrive aujourd’hui à limiter l’extension urbaine en zone inondable, » souligne le spécialiste. Mais « on a peut-être un peu plus de mal à contenir le renouvellement urbain », avance-t-il pour expliquer pourquoi, depuis le début des années 1980, plus de 100.000 logements ont été construits en zone inondable en Ile-de-France, dont 85% dans l’habitat collectif.
Cette étude, réalisée en comparant la cartographie des zones à risque avec les fichiers fonciers du ministère des Finances, vient s’ajouter aux travaux plus larges réalisés pour l’Etablissement public territorial de bassin Seine grands lacs (EPTB), responsable de la lutte contre les inondations.
Selon ces études, l’Ile-de-France et ses 12 millions d’habitants sont insuffisamment préparés pour faire face à une crue historique.
Une inondation semblable à celle de janvier 1910, qui avait vu la Seine monter à 8,68 mètres, « impacterait directement et indirectement cinq millions de citoyens et de nombreuses entreprises », représentant un tiers de l’activité économique du pays, selon ces travaux de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour l’EPTB.
La préfecture des Hauts-de-Seine s’est livrée cette semaine à un exercice de simulation pour préparer ses responsables à gérer la situation en cas de grande inondation. Pompiers, policiers, responsables des transports publics et de l’équipement, ainsi que représentants des municipalités et de la Croix-Rouge, se sont penchés sur les problèmes de grande crue.
Avec AFP.
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