D’après le site d’information Mediapart, l’ancien ministre Jérôme Cahuzac aurait touché de nombreux pots-de-vin lorsqu’il travaillait au ministère de la Santé.
Nouvelles révélations du site Mediapart (accès payant) qui accusent l’ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac de corruption active à l’époque où il travaillait pour le ministère de la Santé auprès du ministre Claude Evin de 1988 à 1991.
Selon plusieurs témoignages récoltés par le site d’information en ligne, certaines sociétés du milieu médical auraient versé de fortes sommes d’argent à Jérôme Cahuzac, « afin d’obtenir des décisions favorables du ministère dans l’attribution de scanners et d’IRM à des établissements de santé« .
D’après Mediapart, durant cette période entre 50 et 100 scanners et IRM étaient délivrés dans les services de radiologie chaque année. « Les fabricants doivent donc ‘draguer’ les radiologues. Mais également faire valoir auprès d’eux les réseaux politiques qui leur permettront d’obtenir le précieux sésame« , indique le site.
Médiapart est parvenu à obtenir le témoignage d’un ancien dirigeant de la société Elscint France, spécialisée dans la conception de matériel de radiologie. L’homme explique que son entreprise à l’époque versait régulièrement de l’argent à Mr Cahuzac afin d’obtenir de précieux contrats d’installation.
« Un matin, (…) j’arrive dans son bureau. Je pensais qu’on allait éplucher les dossiers. Mais il se lève, prend une feuille blanche, la pose devant moi, met un stylo dessus et me dit : ‘Mettez-moi les noms des hôpitaux ou cliniques privées qui, selon vous, accepteraient de verser une commission pour avoir leur autorisation.’ (…) C’est autre chose que de demander qu’Elscint paye directement« , témoigne la personne, qui n’a pas souhaité participer à ce jeu. « Il m’a regardé dans les yeux, et il m’a dit : ‘Écoutez, dans ce cas, vous pouvez annoncer à votre direction en Israël que vous ne vendrez pas de scanners et d’IRM en France’. »
Mediapart dispose d’un autre témoignage d’un fonctionnaire de l’époque qui était chargé de donner un avis technique nécessaire à l’obtention de l’autorisation.
Cet homme , qui témoigne sous couvert d’anonymat, déclare : « Mon avis technique n’était qu’un habillage. Tout comme l’avis de la commission de la direction des hôpitaux, à laquelle j’assistais. En réalité, il fallait cracher au bassinet. Celui qui voulait l’autorisation devait payer. De Cahuzac, à l’époque, on disait qu’il faisait rire les dames et pleurer les messieurs. Il les passait au presse-purée pour qu’ils allongent l’argent », explique-t-il. « Les pots-de-vin à verser étaient de l’ordre de 200 000 francs pour un scanner, de 500 000 francs pour une IRM. »
Jérôme Cahuzac n’a pas souhaité commenter cette nouvelle révélation du site d’enquête Mediapart.
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