Bernard Tapie est à présent patron de presse. Les banques créancières Groupe Hersant Médias (GHM) ont accepté l’offre de 50 millions d’euros faite par l’homme d’affaire.
Avec ce rachat Bernard Tapie fait donc main basse sur 7 titres du Groupe Hersant Medias dont la dette atteint plus de 215 millions d’euros.
Il se retrouve ainsi à la tête de plusieurs titres de la région Paca comme La Provence, Nice-Matin, Var-Matinet Corse Matin, ainsi que trois de l’outre-mer, France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane.
Une offre du groupe belge Rossel déposé le 7 décembre dernier avait été rejetée par les banques car, selon une source proche du dossier, elle « reprenait la totalité des titres, mais pas la holding, laissant la question de sa liquidation« . L’ancien propriétaire de l’OM a donc refait une offre de 50 millions d’euros lui permettant d’acquérir les deux tiers du capital du groupe, l’autre tiers étant détenu par la famille Hersant.
Mais ce rachat n’est pas vraiment bien vu du côté des journalistes et salariés du groupe qui s’inquiètent de la finalité de l’opération pour Bernard Tapie.
Nombreux sont ceux prédisent que ce rachat ne serait qu’un premier pas dans la course à la mairie de Marseille. « Il y a de grandes interrogations et beaucoup d’inquiétudes chez les journalistes. Quels sont les réels projets pour notre groupe de messieurs Tapie et Hersant ? Quelles sont les intentions politiques de monsieur Tapie ? », se demandait Serge Mercier, élu au comité d’entreprise de La Provence.
Dans la lettre de son offre d’achat, Bernard Tapie s’engage à « ne pas postuler à quelque mandat électoral que ce soit ». Mais l’homme d’affaires indique toutefois que « à défaut [de ne pas me présenter à un mandat électoral, ndlr], un processus de cession de la totalité de mes actions sera organisé […], le produit de cette vente étant alloué à une association caritative de mon choix ».
Bernard Tapie avait obtenu gain de cause dans l’affaire du Credit Lyonnais et s’était vu accorder près de 400 millions d’euros par le consortium de réalisation (CDR), qui gérait le passif du Crédit Lyonnais. Plusieurs enquêtes judiciaires sont d’ailleurs en cours, pour déterminer si des erreurs d’arbitrage ont eu lieu dans cette affaire, dont une visant notamment l’ancienne ministre de l’Economie Christine Lagarde.