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24 septembre 2012 12 h 40 min

Affaire Erika : inquiétude des victimes de la catastrophe

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Les habitants de Batz-sur-Mer en Loire-Atlantique, s'inquiètent de la possible annulation par la Cour de cassation des condamnations pénales prononcées à l'encontre du groupe Total.

Les habitants de Batz-sur-Mer en Loire-Atlantique, s’inquiètent de la possible annulation par la Cour de cassation des condamnations pénales prononcées à l’encontre du groupe Total.


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« Ce n’est pas normal. Ça devrait être jugé comme un délit, comme quelqu’un qui ne respecte pas le code de la route » s’exclame René Colbus, habitant de cette petite ville côtière lourdement touchée lors du naufrage du navire en 1999. « Je me rappelle comme si c’était hier des galettes de fioul tout le long du mur, tout le long de la côte dans les rochers » explique-t-il.

L’Erika, vieux pétrolier battant pavillon maltais affrété par Total, s’était échoué au large des côtes bretonnes le 12 décembre 1999, polluant plus de 400 kilomètres de côtes du Finistère à la Charente-maritime. Près de 18 000 tonnes de fioul lourd, réputés cancérigènes, s’étaient déversés sur les plages, tuant au passage entre 150 000 et 300 000 oiseaux.

Le bateau ayant coulé en dehors des eaux territoriales françaises, la Cour de cassation décidera mardi 25 septembre si la justice française était compétente pour juger ce dossier. D’autre part, l’avocat général a également demandé à reconsidérer l’indemnisation du préjudice écologique.

« Moi, de toute façon« , si Total obtient « gain de cause, je lui amène tout le pétrole devant ses bureaux avec un tractopelle » a déclaré Danielle Rival, la maire (UMP) de Batz-sur-Mer. Selon elle, si la Cour de cassation suit l’avocat général, « tout notre combat depuis douze ans sur la reconnaissance du préjudice écologique et environnemental sera terminé« .

« L’hypothèse que les jugements pourraient être cassés est inquiétante, inexplicable« , a déclaré Jacques Auxiette, président de la région des Pays de la Loire. « Cela provoquerait une grande incompréhension des gens, en constatant que la justice n’est pas juste » a-t-il souligné, déplorant que « les choses ne pourraient pas rester en l’état. Après on irait voir à Malte la raison pour laquelle ils n’ont pas entrepris les poursuites dans les six mois qui ont suivi le sinistre comme ils auraient dû le faire« .

« L’hiver va arriver. Il va y avoir des tempêtes. On peut avoir de nouveau un bateau-poubelle parce qu’il y en a encore beaucoup, beaucoup, sur les eaux internationales » a fait remarquer Danielle Rival.