L’agence de notation Standard & Poor’s a une nouvelle fois mis en garde la France sur son AAA en la mettant sous surveillance.
14 autres pays de la zone euro sont aussi concernés par cette mise sous surveillance, dont l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Autriche, et ce, malgré les accords passés hier entre le président Sarkozy et la chancelière Angela Merkel visant à créer une zone de stabilité économique. La France serait particulièrement suivie par l’agence, avec le risque de voir sa note se dégrader de deux crans contrairement aux autres pays européens.
« Standard & Poor’s ne nous a pas dégradés. Elle nous a mis sous surveillance. C’est très différent » a tenu à préciser la ministre du Budget Valérie Pécresse. Et le ministre de l’Economie d’ajouter que « les économies des Français seront protégées ».
Mais certains ont été beaucoup moins optimistes quant à ce risque de dégradation de la note, qui obligerait la France à emprunter à des taux bien supérieurs qu’actuellement. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que « nous savons que nous avons plus d’efforts à faire que d’autres, c’est sûr[…]C’est une menace, ce n’est pas une décision, mais bien sûr qu’il faut la prendre au sérieux ».
Dans l’opposition, les voix s’élèvent contre cette main-mise des marchés financiers sur la politique budgétaire des pays de la zone euro, comme la souligné Pierre Moscovici en affirmant que l’ « on a l’impression que dans l’économie moderne ce sont les marchés, les agences de notation qui sont le thermomètre: on lève le pouce, on abaisse le pouce… »
Propos confirmés par le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer qui relève que « quand on regarde la façon dont Standard and Poor’s argumente, on voit que la méthodologie a évolué et est maintenant plus liée à des facteurs politiques qu’aux fondamentaux économiques »
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