Face aux tragédies causées par les inondations de Valence, l’image représentative du conflit entre la prévention des risques et la préservation de l’économie est celle d’un camion de livraison de la chaîne de supermarchés Mercadona, emporté par la crue, avant que son conducteur ne soit sauvé par les sapeurs-pompiers. A mesure que le nombre de victimes des inondations féroces qui ont secoué le sud-est de l’Espagne continue de grimper, atteignant 158 morts le jeudi 31 octobre, le pays est hanté par la question de la responsabilité, non seulement de l’administration, mais également des entreprises locales. Il est question de savoir pourquoi, malgré l’alerte maximale annoncée par l’Agence espagnole de météorologie (Aemet) tôt le matin, l’alerte n’a été envoyée sur les téléphones mobiles des résidents qu’à 20 heures le mardi 29 octobre, alors que beaucoup étaient déjà piégés dans leurs véhicules. Et pourquoi, les entreprises n’ont-elles pas renvoyé leurs employés à la maison? Le 30 octobre, la ministre espagnole du travail, Yolanda Diaz (Sumar, gauche), a exhbté les entreprises à faire preuve de responsabilité rappelant leur devoir de protéger la vie des travailleurs. Elle a également rappelé aux employés que « la prise de risque n’est pas une obligation » et que » les pertes humaines sont les seuls dommages irréparables ».
La région et les entreprises ont montré un manque de confiance dans les prévisions météorologiques et sont sensibles aux phénomènes météorologiques extrêmes. Ce n’est pas un phénomène nouveau. En septembre 2023, Isabel Diaz Ayuso, la présidente du Parti populaire de la région de Madrid, a pour la première fois activé le protocole ES-Alert. Ce protocole permet d’envoyer un avertissement à tous les téléphones dans une zone à risque via un système de radiofréquence lorsqu’il y a une menace de « goutte froide » qui pourrait occasionner des pluies « exceptionnelles » sur Madrid, ce qui fut prédit par l’Aemet. Sa décision d’inviter les habitants de Madrid à ne pas se déplacer sauf en cas d’absolue nécessité a suscité beaucoup de controverse.
Les précipitations diluviennes ont finalement eu lieu plus loin, causant deux morts et détruisant trois ponts à Aldea del Fresno, 50 kilomètres à l’ouest de Madrid. Il n’a pas beaucoup plu à Madrid même, mais cela nuisait à l’activité économique de la ville. Le maire, José Luis Martinez Almeida a donc demandé à l’Aemet d’améliorer la précision de ses prévisions météorologiques, pour des raisons économiques mais aussi pour maintenir la crédibilité des institutions face aux citoyens. Juan Manuel Moreno, président PP du gouvernement andalou, avait également partagé ces critiques.
Veuillez noter que la suite de cet article est accessible seulement aux abonnés. Seulement 45.77% de l’article a été lu jusqu’à présent.
Dans un message publié sur Twitter, le ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Kuleba, a appelé la population à boycotter trois entreprises bien connues.