Mokgweetsi Masisi, le président actuel du Botswana, a déclaré le vendredi 1er novembre qu’il prévoyait de se « retirer » à cause de la perte électorale de son parti selon les premiers résultats. Lors d’un point presse, il a félicité l’opposition pour leur triomphe et a concédé l’élection. Selon l’Agence France-Presse (AFP), les chiffres fournis par divers centres de dépouillement indiquent que les trois partis de l’opposition ont remporté 31 des 61 sièges du Parlement national lors du vote de mercredi. Le modèle électoral du pays stipule que le premier parti à gagner 31 des 61 sièges législatifs sera proclamé victorieux et mettra en place son candidat à la présidence.
M. Masisi, qui est entré en fonction en 2018, a affirmé qu’il initierait tous les processus administratifs nécessaires pour faciliter la transition. Le dirigeant de 63 ans s’est montré content de se retirer et de devenir une opposition fidèle qui exigerait une responsabilité du gouvernement. Les résultats devraient être validés par la Commission électorale indépendante au cours de la journée.
Le journal Mmegi, indépendant, a annoncé sur Facebook la victoire de Duma Boko, soulignant particulièrement que le BDP a subi une défaite « écrasante » lors des élections législatives et locales.
Selon les données recueillies par l’AFP dans les centres de scrutin, l’UDC (Umbrella for Democratic Change), le parti d’opposition de gauche dirigé par Duma Boko, un avocat des droits humains et diplômé de Harvard âgé de 54 ans, prend le dessus avec 19 sièges. Sept sièges sont détenus par le Parti du Congrès du Botswana (BCP) et cinq par le Front patriotique du Botswana.
Le Parti démocratique du Botswana (BDP), sous la direction du président sortant Mokgweetsi Masisi, a seulement remporté un siège jusqu’à maintenant. Depuis l’accession du pays à l’indépendance du Royaume-Uni en 1966, ce parti a été au pouvoir.
Plus d’un million de personnes étaient inscrites pour voter le mercredi dans un pays comptant 2,6 millions d’habitants.
« Botsuanais demandent du changement »
Duma Boko a annoncé sur Facebook que « Le changement est maintenant à l’ordre du jour », anticipant la victoire de son parti après la divulgation des premiers résultats. Le gouvernement du président sortant était accusé de corruption, de népotisme et de mauvaise administration, tandis que la disparité entre les riches et les pauvres figure parmi les plus importantes au monde, d’après la Banque mondiale.
« Nous opérons sous un système qui donne continûment les mêmes résultats, modérément satisfaisants au mieux », a déclaré M. Boko dans une interview accordée en juillet à la chaîne sud-africaine ENCA. Les Botsuanais « demandent du changement » et « désirent quelque chose de nouveauté et de différent », a-t-il ajouté.
La réputation du BDP a diminué progressivement au cours des années, tombant pour la première fois en dessous de 50 % lors des élections de 2014, une période où Ian Khama, le fils du premier dirigeant du Botswana, Sir Seretse Khama, était au commandement. Cependant, le parti prévoyait encore de maintenir sa position, Mokgweetsi Masisi ayant affirmé le jour des élections que « la victoire était » assurée.
La dépendance nationale vis-à-vis des diamants
L’une des principales préoccupations des votants était l’augmentation du taux de chômage (27 %), particulièrement parmi les jeunes, ainsi que le déclin des ventes de diamants, la principale source de revenus du Botswana, mis en compétition avec les diamants de synthèse. Le Botswana, dont la croissance économique est en recul, est le second plus grand producteur mondial, juste après la Russie.
Selon certains analystes, le nouveau gouvernement doit s’atteler à réduire la dépendance nationale aux diamants. « La priorité numéro un du futur gouvernement ou président devrait être de stabiliser l’économie et de mettre en place un certain niveau de certitude stratégique dans le secteur minier », a affirmé l’analyste politique indépendant Olopeng Rabasimane.
« La deuxième priorité devrait être la génération d’emplois, en particulier pour les jeunes », et la troisième, « diversifier l’économie pour qu’elle ne soit plus liée aux diamants », a-t-il ajouté.
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