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Arizone : Latinas contre Trump

La victoire des démocrates en Arizona est largement attribuée à un groupe de militantes d’origine hispanique qui se sont engagées en politique suite aux lois anti-immigrants de la décennie 2010. Avec détermination, elles ont grimpé les échelons politiques, se sont fait élire aux assemblées locales et ont défendu leur cause d’égalité. Malgré les défis rencontrés, ces pionnières se sont regroupées et se sont organisées. Alejandra Gomez, fondatrice de Lucha (Living United for Change in Arizona), une organisation qui a fait appel à 500 000 électeurs depuis septembre, dément la peur comme moteur.

Les Latinos représentent 33 % de la population en Arizona et 25 % des électeurs. Avec une élection nationale approchant et les républicains ne maintenant plus que deux sièges majoritaires à l’Assemblée et au Sénat (contre 12 en 2010), la mobilisation des Latinas est au premier plan. Selon Gomez, ce sont les femmes qui encouragent le plus les hommes à voter. Les femmes sont les véritables fidèles du rêve américain selon Gomez.

Gomez raconte qu’elle ne savait pas que son père était clandestin aux États-Unis durant son enfance en Californie. Après l’adoption de la « proposition 187 » en 1994, un règlement qui privait les immigrés illégaux de certains services sociaux. C’est ce sentiment hostile envers l’immigration qui a poussé sa famille à déménager en Arizona.

Plus tard en 2010, Alejandra a été confrontée à une loi comparable, la SB 1 070, également appelée « montre tes papiers », en vigueur à Phoenix. Cette loi permettait aux autorités locales de vérifier le statut de toute personne à leur guise. Alejandra, étudiante en sciences politiques surnommée « Alex », a choisi de ne pas s’enfuir mais de créer Lucha. À l’instar de ce qui s’est passé en Californie, les républicains ont subi les conséquences du « réveil du géant endormi ». Le vote majoritaire des latinos d’Arizona en 2020 a favorisé la victoire de Joe Biden et l’élection d’une gouverneure démocrate, Katie Hobbs, en 2022.

Actuellement, le même projet visant à criminaliser les sans-papiers refait surface. Au début de l’année 2024, les représentants républicains de l’État ont voté une loi baptisée « loi sur l’invasion de la frontière », mais celle-ci a été bloquée en mars par Katie Hobbs. Pour contourner ce refus de la gouverneure, ils ont décidé de soumettre cette loi directement au vote des citoyens le 5 novembre. Cette initiative, appelée « proposition 314 », ravive dans la communauté les souvenirs douloureux de l’humiliation et des contrôles au faciès. Comme Alejandra Gomez l’a dénoncé, « Les républicains, craignant de sérieusement perdre leur autorité, ont utilisé leur stratégie habituelle : mobiliser leur base en diabolisant les immigrants. »

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