En Octobre, la France a reçu un surplus de pluie de 40%, suivant le mois de Septembre, le plus pluvieux depuis vingt-cinq ans, comme l’a déclaré Météo-France le jeudi 31 octobre. Dû à la dépression Kirk et à des inondations constantes dans le Sud et le Centre-Est, le pays a accumulé en moyenne 132 millimètres (mm) de pluie malgré qu’Octobre ne fasse pas partie du top 10 des mois d’Octobre les plus pluvieux en France. Certaines régions, notamment l’arrière-pays varois et niçois et les Cévennes ardéchoises ont subi le triple de la quantité normale de pluie pendant cette période allant de 1991 à 2020. Du 15 au 18 octobre, une averse particulièrement intense a sévi dans le Centre-Est, avec six départements en état d’alerte rouge, une situation sans précédent selon Agnès Pannier-Runacher, la Ministre de la transition écologique. Météo-France confirme que c’est le plus intense épisode cévenol enregistré sur deux jours dans le département. A Mayres (Ardèche), presque 700 mm de pluie ont été enregistrés pendant cette période, dont près de 500 mm en une seule journée, selon le prévisionniste national.
Au cœur de la dernière semaine d’octobre, soit du 24 au 27 octobre, un nouvel événement de fortes pluies a touché fortement le sud de la France, ciblant plus précisément le Var et la région des Alpes-Maritimes. Une pluviométrie exceptionnellement élevée a été enregistrée, avec 119 mm de pluie tombant en une seule heure à Vidauban (Var) lors de la nuit du jeudi au vendredi, un record sans précédent pour le département, selon Météo-France.
Outre cela, la quantité de pluie enregistrée a été exceptionnellement importante à divers endroits, dépassant même le double du total mensuel normal d’octobre, comme au pied des Pyrénées et dans la région parisienne. De manière similaire, de la région du Sud-Ouest au Limousin, en passant par le Centre, la Picardie, le sud des Alpes, la Méditerranée, jusqu’aux terres des Pyrénées-Orientales se sont également fait arroser abondamment.
Pour Paris (où 149mm ont été comptabilisés en moyenne) et les Hauts-de-Seine (avec une moyenne de 157mm), cet octobre 2024 se classe comme le deuxième plus pluvieux depuis 1981. C’est à Trappes (Yvelines) que l’on a noté le record de précipitations pour un mois d’octobre, avec un total de 169mm.
Au-delà des statistiques de pluviométrie, l’incidence des transformations climatiques se fait ressentir. La dépression Kirk, survenue le 9 octobre, a entraîné des inondations dans plusieurs villes de Seine-et-Marne et de l’Eure-et-Loir. Accompagnée de vents violents (atteignant 211 km/h à Iraty, dans les Pyrénées-Atlantiques), elle a engendré une chute de pluie équivalente au total mensuel habituel en une seule journée – des faits marquants à Noirmoutier (74mm) et Nogent-le-Rotrou (72mm). Cela a provoqué de nombreuses inondations en raison des débordements des rivières.
Selon Laurent Boissier, expert en risques climatiques pour l’assureur Generali, il y a de fortes chances que les pluies exceptionnelles – le surplus de précipitations ayant déjà dépassé les 60 % par rapport à la normale en septembre – aient un lien avec le changement climatique. Cependant, une confirmation formelle de cette affirmation nécessitera davantage de recherches.
Les chercheurs ont déjà constaté que le réchauffement global, en particulier celui des océans, entraîne une augmentation de l’humidité atmosphérique, ce qui renforce les précipitations et l’intensité de certains phénomènes météorologiques extrêmes.
En plus des précipitations, le mois d’octobre a également eu des températures largement supérieures aux moyennes saisonnières. Même avec une courte période de fraîcheur en début de mois et un manque d’ensoleillement (-20 %), le mois d’octobre a enregistré une moyenne de 1,6 °C au-dessus des normales de 1991 à 2020, selon Météo-France.
Cette « anomalie chaude » est particulièrement notable en ce qui concerne les températures minimales, surtout dans le centre-est et le sud-est de la France. Cela fait suite à deux mois d’octobre exceptionnellement chauds. Pour retrouver un mois considéré comme plus froid que la normale en France, il faut remonter à janvier 2022 (- 0,5 °C), soit plus de deux ans et demi en arrière.
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