Le nombre de navires clandestins utilisés par la Russie pour vendre son pétrole est en hausse, suscitant l’inquiétude des nations du G7 et de leurs alliés, en raison de l’obscure clarté de leurs opérations. Leur nombre est tel qu’il serait plus exact de se référer à plusieurs « flottes fantômes ». Avec l’embargo européen sur le pétrole russe et les sanctions limitant les prix de vente des hydrocarbures russes en 2023, ces navires deviennent de plus en plus difficiles à appréhender. Face à cette situation, le Royaume-Uni a imposé le 17 Octobre, pour la quatrième fois, de nouvelles sanctions. Celles-ci ciblent 18 pétroliers supplémentaires qui se retrouvent privés de l’accès aux ports britanniques et des services maritimes fournis par des entreprises du pays, notamment en matière d’assurance.
Au début, l’attention s’est principalement portée sur de vieux pétroliers affrétés par la Russie. En grande partie, ces bateaux appartenaient à la compagnie d’hydrocarbures publique russe, Sovcomflot, qui était assurée par des entreprises non occidentales et naviguait dans des conditions dangereuses pour la sécurité maritime. Néanmoins, Sovcomflot a rapidement fait l’objet de sanctions, suivi de près par Sun Ship Management, un armateur de Dubaï qui avait tenté de reprendre discrètement le contrôle de ses navires au printemps 2022.
À présent, des flottes spectrales additionnelles sont arrivées en soutien ou ont pris le contrôle pour transporter l’huile et les hydrocarbures russes, en dépit du non-respect des prix imposés par les sanctions occidentales. Ces flottes suscitent une forte alerte chez les radars des États et des sociétés expertes en contrôle des océans, ce qui laisse la Russie continuer à capitaliser sur ses ressources pétrolières. Cependant, il manque des données pour évaluer l’étendue de ce phénomène.
D’après les dernières prévisions de la Kyiv School of Economics, publiées au début d’octobre, la Russie aurait investi à peu près 10 milliards de dollars (soit 9,26 milliards d’euros) pour créer une flotte spectrale de plusieurs centaines de vaisseaux, approximativement 600 en juillet. Ces vaisseaux transporteraient 70% des exportations russes d’huile par mer, et même 90% du brut. Les volumes transportés ont été multipliés par quatre depuis avril 2022.
Par conséquent, une portion du marché du transport maritime aurait désormais changé de mains et se trouverait sous le contrôle de ces obscurcis opérateurs de petite taille, étroitement associés à Moscou et basés aux Émirats arabes unis, en Inde et en Asie. Cela a été souligné dès novembre 2023 par Public Eye, une organisation suisse se concentrant sur la responsabilité sociale des entreprises multinationales. Leur croissance a lieu avec l’aide des flags of convenience, particulièrement situés sur le continent africain, comme au Liberia, où les contrôles sont peu fréquents.
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