L’histoire est un cycle répétitif. Le 25 septembre a vu l’Union européenne accueillir chaleureusement une idée soumise en 2023 par la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour revisiter le statut de protection des loups à travers l’Europe, probablement une tentative pour apaiser le secteur agricole confronté à de sévères crises socio-économiques. Le nouveau premier ministre français suit son exemple. En résumé, leur philosophie est que puisqu’il y a plus de loups, nous devrions en abattre davantage. Cependant, tuer davantage de Canis lupus ne réduira pas les souffrances des éleveurs.
Jusqu’à ce jour, grâce à leur statut de « strictement protégé » accordé par la Convention de Berne en 1979, ces carnivores ont réussi à reprendre leur place dans nos écosystèmes. Ursula von der Leyen se base sur une aversion ancestrale des loups pour argumenter, sans preuves scientifiques, en faveur de leur reclassification en tant qu’espèce « protégée ». Cela implique une relaxation des règles sur leur chasse, dans une situation où déjà, parmi les 1 000 loups estimés en France, 20% soit 200 loups par an, sont légalement tués – un pourcentage équivalent à celui de la chasse aux cerfs, une espèce autorisée à la chasse. Il y a donc place à amélioration en matière de protection stricte des espèces.
L’abattage illégal d’animaux reste malheureusement une réalité non négligeable, et est souvent sous-estimé en raison d’une culture de silence omniprésente. Ce phénomène s’accompagne parfois de brutalités horribles, comme l’incident à Saint-Bonnet-en-Champsaur en 2021 où une femelle loup a été retrouvée pendue à l’entrée de la mairie. En dépit du militantisme d’activistes du bien-être animal et d’éleveurs souhaitant signaler ces atrocités, leur voix reste souvent ignorée par les autorités locales. De plus, les prévisions pour l’année 2023 indiquent pour la première fois une diminution de la population lupine en France de 9%, probablement attribuable aux quotas de l’actuel « plan loup » et aux abattages illégaux.
Cependant, l’idée de tuer plus de loups semble en contradiction avec l’amélioration constatée de la coexistence entre l’homme et le loup. Le véritable objectif à atteindre devrait-il être de réduire la population des loups ou de diminuer les pertes subies par les éleveurs ? Si on a constaté une légère hausse des attaques de loup à travers l’Europe, la France en 2023 a enregistré un déclin. Des études plus approfondies sont nécessaires pour comprendre cette situation complexe.
Concernant les dommages économiques, des éleveurs sont toujours dans des situations difficiles sur le plan économique et psychologique. Cependant, un ralentissement, voire une baisse, des pertes a été notée en France depuis 2017, malgré une augmentation du nombre de loups entre 2017 et 2023. Ceci démontre que l’augmentation du nombre de loups n’est pas forcément proportionnelle à celle des dégâts causés.
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