Catégories: Actualité
|
30 octobre 2024 5 h 44 min

Procès FN : défense Aliot embarrassée

Partager

Louis Aliot a occupé de nombreux postes. Il a été le vice-président et le deuxième en charge du Rassemblement national (RN, précédemment connu sous le nom de Front national, FN), a obtenu un doctorat en droit, a été maire de Perpignan, et a aussi été avocat, eurodéputé, député, et conseiller à plusieurs niveaux. Il a modestement résumé en déclarant qu’il a exercé tous les rôles. Cependant, pour la première fois, il est désormais dans le collimateur pour une accusation de « détournement de fonds publics ». Le tribunal attendait passionnément ses arguments le mardi 29 octobre.

Aliot n’avait pas assisté à la convocation des enquêteurs et avait seulement fait une courte déclaration devant les juges, ensuite il a choisi de rester silencieux. Fait surprenant noté par la présidente, Bénédicte de Perthuis, énonçant qu’il « n’a donc jamais répondu aux questions ». Néanmoins, il connaît bien le Parlement européen pour avoir été l’assistant parlementaire de Marine Le Pen, sa compagne d’alors, de 2011 à 2014, un poste à mi-temps pour lequel il a été payé 5000 euros par mois. Le Parlement avait eu des réserves concernant cette somme. Cependant, l’ancien assistant n’est pas en procès à cause de cela.

De juillet 2014 à février 2015, Laurent Salles était en poste en tant qu’employé à temps plein, bien que son travail pour l’Europe reste remarquablement invisible. En effet, Salles passait son temps à travailler pour Yann Le Pen à la « direction nationale des grandes manifestations » (DNGM), au quartier général du parti à Nanterre, Hauts-de-Seine, où il se rendait tous les jours. Après avoir été recruté par le Front National en 2013, Salles était satisfait de son emploi, et suite à son poste d’assistant parlementaire, il a été réembauché pour travailler dans le secteur événementiel qu’il affectionne tant.

Malheureusement, ses relations avec le député européen pour qui il était censé travailler étaient pratiquement inexistantes. D’après les informations, ils ont échangé un seul appel téléphonique de septembre 2014 à août 2015, et Salles n’a envoyé qu’un seul SMS à son patron durant cette période. Il n’existe aucun document prouvant son travail pour le Parlement. Les seules interactions sérieuses qu’il a eues avec ce député étaient pour l’inviter à fêter la galette des rois pour la fédération 92 du FN.

Louis Aliot n’est pas trop préoccupé :  » Je me rendais au siège une fois par semaine, nos bureaux étaient tous les deux au premier étage. Il s’occupait de ma correspondance car les gens écrivent souvent au siège du parti, c’est comme cela ». Laurent Salles lui avait été recommandé par Nicolas Bay, l’ancien secrétaire général, qui avait loué les qualités d’organisation de Salles notamment sa capacité à établir une liste du FN à Suresnes, une zone clé pour le FN dans les Hauts-de-Seine.