Dans la salle de classe de Françoise Cahen, enseignante de lettres au lycée Maximilien-Perret d’Alfortville, un pan de faux plafond a cédé, un événement qui s’est déroulé le lundi 14 octobre. Ceci n’est pas un incident isolé : déjà en 2015, un élève avait connu une expérience similaire, fort heureusement sans blessures.
« Depuis mon arrivée à l’école en 1997, les installations n’ont jamais été en bon état, avec un problème d’étanchéité persistant », déclare Mme Cahen. Les conditions se sont significativement dégradées à partir de 2021 : des orages violents ont provoqué l’effondrement du faux plafond du troisième étage, entraînant des infiltrations d’eau dans plusieurs salles. Un incident similaire s’est produit en janvier 2024, au même étage. « Pour la première fois de ma carrière, j’ai dû exercer mon droit de retrait », révèle l’enseignante. Huit autres professeurs ont adopté la même démarche, parmi les cent d’enseignants de l’établissement. « Notre salaire n’a pas été amputé », rassure Morgan Lanoë, également professeur de lettres. « Il était clair qu’il y avait un danger et que notre retrait était tout à fait justifiable. »
L’état de délabrement des locaux scolaires en Ile-de-France, dont la directrice depuis 2015 est Valérie Pécresse (Les Républicains), est une question récurrente. Un audit régional a révélé en 2017 que 190 lycées (41% du total) méritaient une rénovation pour leur vétusté. En 2021, la cour des comptes de la région a souligné qu’un plan de rénovation global n’était envisagé que pour 23% des lycées très délabrés, entre 2017 et 2027. Il s’agit là d’un problème de « pansement » sur une plaie ouverte.
Malgré les contraintes budgétaires qui affectent les collectivités locales, James Chéron, vice-président régional responsable des lycées, affirme que les plans d’investissement de la collectivité ont été révisés. Il y aura un investissement de 1 milliard d’euros pour la mise à niveau des établissements de la région en 2025.
Au début du mois d’octobre, la région a ouvert un appel d’offres pour des travaux de rénovation au lycée Maximilien-Perret, estimés à 2 millions d’euros, sans dévoiler la nature exacte des travaux. « Nous sommes déterminés à régler les problèmes d’isolation », assure James Chéron. Depuis 2016, le lycée Maximilien-Perret a déjà dépensé 7 millions d’euros pour divers travaux incluant la sécurisation des espaces extérieurs, le remplacement de la sécurité incendie et du système de ventilation, la modification de l’escalier monumental et, plus récemment, la rénovation du toit de l’établissement.
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