Dans le contexte de la 16e Conférence des parties à la convention sur la diversité biologique (COP16), qui se tient jusqu’au 1er novembre en Colombie, le rôle des crédits biodiversité dans la lutte contre la dégradation de la biodiversité fait débat. Ces crédits, inspirés du modèle des crédits carbone qui récompensent les efforts pour réduire l’émission de dioxyde de carbone, visent à encourager les actions favorables aux écosystèmes.
Au sein du centre de conférences bondé de Cali, où se déroulent les négociations officielles, des militants d’ONG ont exprimé le 28 octobre leur opposition à toute initiative en la matière. Parallèlement, un panel international, soutenu par la France, a présenté les résultats d’un rapport très attendu sur ce sujet.
L’utilisation de cet outil financier a gagné en popularité depuis la COP15, qui a eu lieu au Canada en 2022. Parmi les 23 objectifs de l’accord de Kunming-Montréal issu de cette conférence, l’un est dédié à la mobilisation des ressources financières visant à introduire des systèmes innovants, tels que les crédits et les compensations pour la biodiversité.
Lors du sommet de Paris sur un nouveau pacte financier en juin 2023, la question est revenue à l’ordre du jour. En septembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également plaidé en faveur de la création d’un marché de « crédits nature » pour rémunérer les agriculteurs pour leur contribution à la protection de notre planète.
Suite au sommet de Paris, un comité consultatif international appelé IAPB (International Advisory Panel on Biodiversity Credits) a été instauré par la France et le Royaume-Uni. Son objectif principal est de fournir des recommandations pour l’élaboration de crédits biodiversité de « haute intégrité ». Ce mouvement intervient alors que diverses actions similaires apparaissent à l’échelle mondiale. En d’autres termes, l’IAPB se donne pour tâche de veiller à l’efficacité de ces mesures, pour empêcher qu’elles ne reproduisent les erreurs commises avec les crédits carbone.
En effet, la mise en place des crédits biodiversité est marquée par un passé complexe. Des investigations ont révélé que beaucoup de crédits carbone octroyés par les institutions de certification n’ont pas entrainé de réduction significative d’émission. De plus, ils ont souvent eu des impacts négatifs sur les communautés locales.
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