Le mardi 29 octobre, le gouvernement du Tchad a exhorté la communauté internationale à renforcer son aide dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, suite à une attaque de Boko Haram qui a coûté la vie à environ quarante soldats dans la région du lac Tchad (ouest). L’attaque, qui a eu lieu durant la nuit de dimanche à lundi sur une base militaire à Barkaram, a également blessé une vingtaine de personnes, d’après des sources militaires. Le communiqué officiel publié le mardi par le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, souligne l’importance d’une action concertée et résolue pour anéantir cette menace qui pèse sur la stabilité et le développement de toute la région. Le président Mahamat Idriss Déby a lancé une contre-attaque et les forces de sécurité sont en train de poursuivre les attaquants, précise le communiqué. L’ambassade de France au Tchad a réitéré son soutien dans la lutte contre le terrorisme et adressé ses condoléances aux autorités et aux proches des soldats tués.
Tchad, une nation économiquement défavorisée recensant une population de 18 millions, est le dernier pays du Sahel à accueillir des forces militaires françaises. Cependant, il est maintenant encerclé par des pays tels que la Centrafrique, le Soudan, la Libye et le Niger, qui hébergent, à des degrés divers, des troupes paramilitaires russes. Bien que le président Déby ait renforcé ses liens avec Moscou ces derniers mois, les discussions pour intensifier leur collaboration économique et militaire ne sont pas encore finalisées.
La région du Lac Tchad, une vaste zone aquatique et marécageuse parsemée d’îlots et qui sert de refuge aux militants du groupe djihadiste ou de son groupement dissident, l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon le terme anglais), est souvent la cible d’attaques de Boko Haram visant les soldats tchadiens. Le soulèvement de Boko Haram a émergé en 2009 au Nigéria, causant depuis environ 40 000 morts et plus de 2 millions de personnes déplacées, avant de s’étendre aux pays voisins.
En mars 2020, une attaque brutale contre une autre base militaire dans la région du Lac Tchad a été perpétrée par le groupe, entraînant la mort d’une centaine de personnes, soit les plus grandes pertes jamais subies par l’armée tchadienne. Comme précédemment, trois jours de deuil national ont été décrétés à partir du mardi, pendant lesquels les drapeaux seront en berne et toutes les activités festives seront interdites.
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