Au cours des derniers jours, le classicisme a la cote : la diplomate de Netflix semble être l’ultime survivante de l’époque des séries politiques grand public, tandis que les Français en danger en Ukraine rappellent les pionniers des westerns d’antan, à l’instar des éleveurs australiens. Aucune de ces situations n’exige de sortir de sa zone de confort.
« La Diplomate » : la Maison Blanche prend ses quartiers à l’ambassade
La Diplomate, une série conçue et co-écrite par une ancienne de À la Maison Blanche et de Homeland, a réussi en seulement huit épisodes à nous faire aimer de nouveau la production originale de Netflix. Keri Russell, qui a interprété la douce Felicity et l’impitoyable Elizabeth Jennings (The Americans) à la télévision, porte cette série. Les attentes vis-à-vis de la deuxième saison de La Diplomate (qui ne comporte que six épisodes) sont énormes, d’autant plus que la première saison s’était terminée sur un suspense haletant. Une voiture avait explosé, laissant planer le doute sur la survie de Hal (Rufus Sewell), l’encombrant mais incontournable époux de l’ambassadrice Kate Wyler (Keri Russell), une diplomate américaine envoyée à Londres pour des raisons aussi stratégiques (sa connaissance des questions liées au Moyen-Orient alors qu’un porte-avions britannique venait d’être attaqué près de l’Iran) que politiques (elle est pressentie pour devenir la future vice-présidente).
L’attaque impliquant le duo Wyler, qui a été renforcé par les événements, devient le pivot de l’enquête qui va établir les responsabilités dans cette affaire qui pourrait secouer le Royaume-Uni, et peut-être même plus loin. Malgré une narration et une structure légèrement compliquées – où un manque d’attention ne sera pas excusé –, cette saison, dans sa première moitié, s’écarte rarement des questions stratégiques et politiques. En cours de route, la série perd un peu de son excentricité, de son humour et surtout du charme qui faisait le lien avec les comedies romantiques d’Hollywood dans sa première saison. Cependant, une maîtrise parfaite du suspense, le talent de ses acteurs, et surtout la présence impressionnante d’Allison Janney dans le cinquième épisode, interprétant la vice-présidente américaine en poste, réussissent amplement à maintenir La Diplomate en tête de la course pour les plaisirs télévisés de cette fin d’année. Série mise en oeuvre par Debora Cahn (saison 2), avec Keri Russell, Rufus Sewell, David Gyasi, Ali Ahn, Ato Essandoh, Michael McKean (EU, 2024, 6 × 52 min). Disponible en streaming complet sur Netflix dès le 31 octobre. « Sentinelles-Ukraine » : Comment aller en guerre sans la livrer.
La première saison de « Sentinelles » illustrait les dilemmes insolubles générés par la présence française au Mali en examinant les épreuves d’une unité d’infanterie. Avec la fin des opérations de La Grande Muette au Sahel, la série se déplace en Ukraine en février 2022. Nous retrouvons Julien Ravalet (Louis Peres), qui est maintenant membre des forces spéciales, et la lieutenante Anaïs Collet (Pauline Parigot) dans le Donbass. À lui d’examiner les mouvements des troupes, à elle de réaliser une GPA, dans un hôpital de Kramatorsk, en compagnie d’un groupe de candidats pour la parentalité.
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