La gouvernance espagnole est mise à mal par deux scandales majeurs, affectant à la fois les ministères socialistes et une figure emblématique de l’écoféminisme de gauche radicale en alliance avec ces derniers. Ces deux controverses mettent en danger les piliers grâce auxquels le président Pedro Sanchez a construit sa crédibilité – le combat contre la corruption et le féminisme. L’ancien secrétaire général de l’Union générale du travail, Candido Mendez, a reconnu le 27 octobre que ces piliers semblent inébranlables, affectant ainsi l’image du gouvernement.
Le parti de gauche soutenu par le Parti socialiste ouvrier (PSOE), Sumar, est encore sous le choc après des allégations faites par des femmes anonymes sur internet, accusant l’ancien député Iñigo Errejon d’avoir enfreint les règles de consentement, allant de comportements déplacés lors d’un concert à du harcèlement et des accusations d’abus sexuels possibles. Ces accusations ont été jugées recevables par un tribunal le 29 octobre.
Errejon, considéré comme un des penseurs clés de la gauche espagnole et cofondateur de deux partis politiques, Podemos et par la suite Mas Madrid, a démissionné le 24 octobre de son poste de porte-parole du parti Sumar, connu pour ses valeurs féministes et étroitement lié à la ministre du travail, Yolanda Diaz.
Devant les membres de son parti, M. Errejon semble avoir reconnu avoir eu des « attitudes non exemplaires » et déclaré être sous suivi psychologique pour un problème d’addiction au sexe et à la drogue. Dans une déclaration, cet ancien homme politique admet que sa santé physique et mentale, ainsi que sa structure émotionnelle et affective, ont été altérées par le rythme et le mode de vie associés à son rôle de premier plan sur la scène politique pendant dix ans. Il admet également être tombé dans une toxicité subjective qui, chez les hommes, est exacerbée par le patriarcat. Il avoue avoir atteint le point de contradiction entre le personnage public et l’individu, entre un mode de vie néolibéral et le rôle de porte-parole d’un mouvement qui plaide pour un monde plus juste et humain.
Pour Sumar, déjà en déclin avec 12 % lors des élections législatives de 2023 et à peine 5 % aux élections européennes de juin, ce scandale pourrait s’avérer désastreux. Des reproches sont formulés contre le mouvement de gauche radicale, partenaire du PSOE, pour avoir minimisé et dissimulé pendant des mois le comportement de son porte-parole. Cela pourrait encore affaiblir davantage le gouvernement de Pedro Sanchez, déjà fragilisé par l’affaire Koldo.
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