Le gouvernement allemand a convoqué l’ambassadeur iranien le mardi 29 octobre suite à l’exécution de Jamshid Sharmahd, un dissident irano-allemand, en Iran, selon une annonce du ministère allemand des Affaires étrangères sur X. Auparavant, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, avait déclaré sur X que l’Allemagne avait averti à plusieurs reprises que l’exécution d’un citoyen allemand entraînerait des conséquences sérieuses.
De plus, l’ambassadeur allemand à Téhéran a fermement protesté contre l’assassinat de Sharmahd et a par la suite été rappelé à Berlin pour consultation, selon le ministère des Affaires étrangères. Après l’exécution, le Chancelier Olaf Scholz a qualifié cette acte de « scandaleux ». Le même mardi, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a également condamné fermement l’exécution et a déclaré que l’Union européenne envisageait des mesures de rétorsion contre Téhéran. Amnesty International a décrit l’exécution comme « cruelle et inhumaine ».
Sharmahd, qui avait été naturalisé allemand et avait été arrêté et emprisonné en 2020, a été exécuté le lundi par les autorités iraniennes, selon l’agence de presse judiciaire Mizan. Âgé de 69 ans, il avait été condamné à mort en 2023 par un tribunal de Téhéran pour sa prétendue implication dans un attentat contre une mosquée à Shiraz, au sud de l’Iran, qui avait fait 14 morts et environ 300 blessés en avril 2008.
Suite à l’annonce d’une sentence déclarée « tout à fait inadmissible » par l’Allemagne, deux envoyés iraniens qui étaient en poste à Berlin ont été expulsés. En retour, l’Iran a fait de même avec deux diplomates allemands basés à Téhéran. Il est important de noter que l’Iran ne reconnaît pas la double citoyenneté pour ses citoyens.
Le dirigeant du groupe Tondar
En août 2020, une arrestation du dissident, qui vivait aux États-Unis à l’époque, a été annoncée par l’Iran. L’arrestation a été décrite comme une « opération compliquée » mais sans aucun détail spécifique sur le lieu, le temps ou la manière dont elle a eu lieu. Sa famille prétend qu’il a été kidnappé par l’agence de sécurité iranienne pendant qu’il était en transit à Dubaï (Émirats Arabes Unis) et par la suite, ramené de force en Iran.
Faisant ses premiers pas à Téhéran, Jamshid Sharmahd a ensuite migré en Allemagne dans les années 1980 et a vécu aux États-Unis à partir de 2003. Il est connu pour ses remarques hostiles envers la République islamique, qu’il a faites sur des réseaux de télévision par satellite en persan.
M. Sharmahd est également suspecté d’être le chef du groupe Tondar (ce qui signifie « tonnerre » en persan), un groupe que l’Iran désigne comme « terroriste ». Le groupe, également reconnu comme l’Association monarque d’Iran, déclare son intention de renverser la République islamique. La justice iranienne a également fait des accusations contre M. Sharmahd pour avoir créé des contacts avec des « officiers du FBI et de la CIA » et tenté d’entrer en contact avec des agents du Mossad israélien.
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