La sphère politique italienne est secouée par un récent scandale: l’accès illicite à des bases de données publiques. Cette affaire a provoqué une vive indignation parmi les figures politiques, y compris le gouvernement actuel et l’opposition, qui ont continué à exprimer leurs préoccupations le lundi 28 octobre.
Selon les sources judiciaires, l’objectif de cette opération serait de recueillir des informations confidentielles pour les utiliser à des fins d’extorsion financière, contribuant ainsi à la création d’un « marché massif d’informations secrètes », selon les mots de Giovanni Melillo, le procureur national anti-mafia lors d’une conférence de presse, le samedi. Giorgia Meloni, la présidente du conseil, a affirmé qu’aucun régime juridique ne peut tolérer ce genre de pratique, ajoutant que l’Italie pourrait faire face à une possible « subversion » en raison de ce scandale.
L’enquête, menée depuis Milan, a identifié six suspects principaux qui ont été placés en détention à domicile ou suspendus de leurs postes. Cependant, en tout, 51 personnes sont concernées, accusées de participation à ce système d’atteinte à la sécurité en exploitant les failles dans l’accès aux bases de données de l’Etat italien. Plusieurs entreprises impliquées dans cette affaire ont été saisies par les autorités judiciaires, la majorité d’entre elles étant des bureaux d’enquêteurs privés. Parmi les suspects figurent d’anciens et actuels membres des forces de l’ordre.
Au centre de ce système se trouve une entreprise d’investigation privée.
L’éventail des bases de données auxquelles ils ont eu accès est impressionnant. Ils auraient en effet réussi à pénétrer les systèmes utilisés pour lutter contre la fraude fiscale, pour recueillir les taxes, et pour marquer des opérations suspectes par la Guardia di Finanza, la police des douanes italienne. Ils auraient également réussi à accéder à une base de données commune aux diverses forces de police italiennes, utilisée pour vérifier les antécédents criminels des individus.
La majorité des personnes visées proviennent du monde des affaires, mais des journalistes et certains dirigeants politiques de haut rang sont également mentionnés. C’est le cas du sénateur et ancien premier ministre Matteo Renzi, du président du Sénat Ignazio La Russa, et de son fils, Geronimo. Le président de la République, Sergio Mattarella, aurait également été ciblé par le piratage.
Au centre de ce système se trouve une entreprise d’enquête privée nommée Equalize, dont un fer de lance de la scène de Milan, Enrico Pazzali, président de la fondation de la Foire de Milan, est le principal actionnaire. Avec son partenaire Carmine Gallo, un policier de haut rang qui a mené des enquêtes marquantes par le passé, il aurait monté un réseau de sociétés de sécurité privée et d’experts en informatique, selon les informations de l’enquête.
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