Le dimanche 27 octobre, une messe célébrée par le pape François à la basilique Saint-Pierre de Rome, le cœur de l’universalité catholique, a symbolisé la fin d’un long travail visant à transformer l’Église. Ce travail est considéré comme l’un des legs majeurs de son pontificat. Depuis 2021, l’institution bi-millénaire était impliquée dans une démarche globale visant à offrir aux fidèles l’opportunité de partager leurs préoccupations concernant l’avenir de l’Église, elle-même en proie à des tensions internes et à des scandales. Les feedbacks des paroisses ont été regroupés à Rome, soulignant de multiples sujets sensibles – l’ordination des personnes mariées, le rôle des laïcs, la prévention des abus sexuels – en mettant principalement en lumière l’importance des femmes dans l’Eglise.
La première session du synode a eu lieu à l’automne 2023, réunissant non seulement des évêques, mais aussi des religieux de rang inférieur, des laïcs et, pour la première fois, des femmes. Un an après, la session finale du 16ème synode ordinaire des évêques, qui s’est déroulée pendant tout le mois d’octobre, s’est conclue le samedi 26 octobre avec la publication d’un document final validé par le pape.
Le document, le produit de l’effort de 368 « pères » et « mères » synodaux de plus de cent nationalités, expose sur ses 51 pages de nouvelles voies d’évolution tout en restant silencieux sur certaines des préoccupations les plus urgentes. Contre toute attente, le pape a choisi de ne pas inscrire les résultats de ces travaux dans une exhortation apostolique, mais a plutôt décidé d’approuver directement les suggestions du synode, leur conférant instantanément un statut officiel pour « servir de guide », comme il l’a exprimé. L’approche appliquée depuis le début du synode, horizontale et inclusive, était en elle-même un objectif à atteindre, un élément catalyseur de changement.
La question de l’ordination des femmes en tant que diacres pour aider les prêtres dans la liturgie, qui a été au centre des débats au cours des trois dernières années, n’est pas expressément mentionnée. Le document final reconnaît que « les femmes rencontrent toujours des embûches pour obtenir une meilleure reconnaissance », soutient qu’il n’y a pas de « raison ou d’obstacle qui pourrait empêcher les femmes d’occuper des postes de leadership dans l’Église » et sollicite que les contributions des saintes, des théologiennes et des femmes mystiques soient davantage valorisées. Cependant, la nature précise de ces rôles n’est pas définie. De plus, la section traitant de l’aspect féminin de l’Église, si crucial au niveau des paroisses et si négligé au sein de la hiérarchie de l’organisation, a reçu le moins de votes favorables.
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