Stanislas Carmont est non seulement auteur mais également l’interprète de la chanson émouvante « Colère ». Cette chanson démontre son exaspération face à diverses injustices, exprimée puissamment au son d’une guitare forte. Il nie emphatiquement être fou, se décrivant plutôt comme un artiste dont la perception du monde, le style de parole singulier et la voix profonde démontrent une singularité qui rappelle un vieillard dans la force de l’âge. Malgré ses jeunes 26 ans, Carmont est déjà en route vers la célébrité en tant que membre du groupe de post-punk Astéréotypie, une collaboration entre des interprètes autistes et des musiciens professionnels.
Astéréotypie est né dans un institut médico-éducatif des Hauts-de-Seine lors d’un atelier d’écriture en 2010. Depuis lors, le groupe a acquis une grande notoriété et se produit dans toute la France dans des concerts toujours complets. Leur quatrième album, intitulé « Patami », est attendu pour le 8 novembre. Il reste fidèle à leur style habituel, mélangeant des paroles légères ou évoquant de profondes émotions sur une musique mêlant rock et électro. Leur son se situe quelque part entre un Arno sous ecstasy et un Boby Lapointe déchaîné.
Stanislas Carmont a trouvé une voie pour exprimer son individualité, mais ce n’est pas la seule. Né à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, ce jeune artiste a également fait partie de la distribution du film à succès d’Artus, Un p’tit truc en plus, qui a attiré 10 millions de spectateurs. Il est membre de la compagnie du Théâtre de Cristal, basée dans le Val-d’Oise, et participe à l’émission « Rencontres du Papotin », où des journalistes atteints de troubles du spectre de l’autisme interrogent des personnalités. Il a notamment montré son habileté à imiter Nicolas Sarkozy, à la grande amusement d’Emmanuel Macron, invité de l’émission de janvier 2023.
« La normalité n’existe pas », déclare Stanislas. « Quand je joue, chante ou travaille comme journaliste pour le Papotin, je suis reconnu comme un professionnel, un artiste, et non comme une personne autiste. J’apprécie que les gens me voient pour qui je suis », dit-il. Il est bien conscient de ses particularités et n’hésite pas à parler de handicap, un mot « qui [le] représente aussi », mais ne résume pas entièrement qui il est.
Après avoir réfléchi un moment, il ajoute, en philosophant : « En fin de compte, je me vois comme n’importe qui, car tout le monde est différent. Il n’y a pas de norme, pas de personnes ordinaires, chacun vit selon qui il est. Ne pas accepter quelqu’un parce qu’il est différent, c’est refuser de s’accepter soi-même. Et il n’y a rien de plus destructeur que de ne pas s’accepter soi-même. »
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