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27 octobre 2024 10 h 44 min

Rêve géorgien conserve pouvoir

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D’après les annonces du dimanche 27 octobre par la commission électorale, le parti de Rêve géorgien, qui dirige le pays depuis 2012, est le récipiendaire de 54,08 % des votes dans les élections législatives qui ont eu lieu en Géorgie la veille. La participation s’est élevée à 58 %. Le parti du milliardaire Bidzina Ivanichvili bénéficiera donc de cette victoire pour constituer un nouveau gouvernement et rapprocher davantage son pays de la Russie.

Ces résultats, bien que préliminaires lors de la nuit de samedi à dimanche, ont été obtenus rapidement grâce à un système électoral et de dépouillement électronique renouvelé. Les chiffres définitifs ont été révélés dimanche matin, suite à un dépouillement manuel de tous les bulletins, électroniques et papiers. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui est l’allié majeur de Vladimir Poutine au sein de l’Union européenne (UE), n’a pas tardé à féliciter la victoire « massive » du parti en place.

Cependant, en Géorgie, l’opposition est profondément déçue. Malgré l’obtention de 37,58 % des votes, les quatre parties d’opposition entreront au parlement sans pouvoir former le gouvernement pro-européen envisagé. Leur principal souci est maintenant que le parti Rêve géorgien, qui semble s’orienter de plus en plus vers l’autoritarisme et la Russie, anéantisse les ambitions d’intégrer l’UE. Bruxelles a d’ailleurs qualifié l’introduction en juin d’une loi sur « l’influence étrangère » par Tbilissi, copiant une loi russe de 2012 utilisée pour museler la société civile russe naissante, comme une entrave à l’intégration de la Géorgie.

« Des ressources financières importantes et une solide présence locale
Avant l’élection, Nika Gvaramia, l’un des fondateurs de la Coalition pour le changement, avait mis en lumière le fait que ce scrutin n’était pas seulement destiné à choisir un nouveau gouvernement, mais qu’il s’agissait également une question de survie, étant donné que le gouvernement actuel d’Ivanichvili est aligné avec la Russie. Sa coalition a obtenu 10,92% des votes, surpassant le Mouvement National Unifié (MNU), créé par l’ancien président Mikheïl Saakachvili, et s’établissant ainsi comme le principal parti d’opposition du pays. Affilié à la coalition Unité-Sauver la Géorgie, le MNU n’a obtenu qu’une troisième place avec 10,12% des votes. À peine les résultats préliminaires avaient-ils été publiés samedi soir que ces deux partis ont contesté ces chiffres et ont annoncé qu’ils appelleraient leurs soutiens à manifester dans la rue.

Durant la soirée, environ 30% des bulletins demeuraient encore à décompter, notamment ceux des citoyens géorgiens résidant à l’étranger et ceux de quelques bureaux de vote localisés dans des villages reculés. Ces derniers ont voté en déposant leur bulletin dans une urne, alors que le reste du pays a expérimenté pour la première fois le vote électronique : 80% des bureaux étaient équipés de machines de vote où les participants introduisaient leur bulletin après avoir fait leur choix dans l’isoloir. Au moment de la fermeture des bureaux, le décompte des votes est effectué par ces machines. Instauré pour la première fois dans un pays ayant une histoire de fraudes et manipulations électorales, ce système, jugé digne de confiance, a été approuvé par la Commission électorale et l’ensemble des partis politiques.

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