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Le mythe des déficits d’État

La tâche pressante du gouvernement nouvellement élu est de présenter un budget qui s’attaque à la question d’un déficit public d’une dimension inédite en période de paix et en l’absence de récession (5,5% du PIB en 2023). Il est certes souhaitable de contrôler le déficit et l’évolution de la dette, en vue d’obtenir des taux d’intérêt raisonnablement bas sur les marchés, pour rendre la dette plus gérable. Notons que la France paie actuellement des taux d’intérêt plus élevés que le Portugal pour emprunter sur les marchés. La réduction de nos déficits et la maîtrise de la dette publique pourraient aussi être des signes de prudence, en créant un espace budgétaire pour faire face aux crises futures.
Cependant, le véritable enjeu n’est pas tant le montant de la dette et des déficits, mais plutôt la nature des dépenses qui les engendrent, ainsi que leur rendement économique, environnemental et social. C’est à partir de cette réalité qu’un projet d’avenir pour la France doit être élaboré. Il serait dangereux de proposer un budget à courte vue qui réduirait encore plus les services publics et n’autoriserait pas une transition vers des investissements porteurs de croissance et alignés avec la transition verte.
Un État qui redistribue mais n’investit pas.

Depuis les années 1980, les dépenses publiques ont systématiquement dépassé les 50% du PIB, culminant à 57% en 2023. Cela révèle un affaiblissement progressif des services publics comme la santé, l’éducation et la sécurité, dont les fonds opérationnels et les investissements ont diminué de 25% à 22% du PIB sur la période d’environ quatre décennies.

Le principal moteur de cette augmentation des dépenses publiques est principalement dû aux allocations et transferts, qui représentent désormais 33% du PIB par rapport aux 25% initiaux. Ces dépenses accrues sont largement attribuables à des facteurs tels que le vieillissement de la population, l’introduction de pensions de retraite minimales, l’augmentation de l’espérance de vie et la diminution du taux de fertilité.

En plus de cela, des politiques telles que la réduction des cotisations sociales pour stimuler l’emploi, ainsi que des subventions à des entreprises, comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, ont été mises en œuvre. Leur efficacité, cependant, fait l’objet de débats.

L’augmentation des transferts est le reflet d’une tendance de longue date où l’État évolue pour devenir moins un investisseur et davantage un redistributeur. Ces changements sont potentiellement dus à une demande croissante de protection contre les risques sociaux et économiques, tels que le vieillissement, la santé et l’impact économique de la Covid, ainsi que la crise énergétique.

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