Il y a une convocation pour environ 34 millions d’électeurs dans 51 villes pour le deuxième tour des élections municipales brésiliennes, le dimanche 27 octobre. Pour Luiz Inacio Lula da Silva (Parti des travailleurs, PT), le président actuel, communément appelé Lula, et Jair Bolsonaro, son prédécesseur d’extrême droite, il s’agit d’un test préliminaire avant l’élection présidentielle de 2026.
Le second tour de l’élection est seulement pour les villes avec une population supérieure à 100 000, où aucun candidat n’a remporté la majorité absolue des voix le 6 octobre. Le premier tour a favorisé massivement la droite et l’extrême droite bolsonariste, bien que la gauche garde espoir d’une victoire dimanche dans des villes importantes.
Selon Geraldo Monteiro, professeur de science politique à l’Université fédérale de Rio de Janeiro (UERJ), qui s’est exprimé à l’Agence France-Presse (AFP), le principal enjeu de ce second tour est le rééquilibrage du pouvoir entre les principaux partis de droite et de centre-droite du Brésil, qui dominent déjà largement le Parlement.
Il y a un suspense dans neuf capitales d’État. À Sao Paulo, la plus grande métropole d’Amérique latine, le maire sortant Ricardo Nunes (droite conservatrice) soutenu par Jair Bolsonaro (2019-2022) est le favori contre Guilherme Boulos. Pour des raisons de santé, Lula, qui célébrera son 79e anniversaire dimanche, ne pourra pas soutenir M. Boulos à la veille du scrutin, comme il l’a fait au premier tour, car il reste à Brasilia.
En raison d’un accident domestique survenu une semaine auparavant, le président brésilien ne pourra pas se rendre dimanche pour voter à Sao Bernardo do Campo, une ville de la banlieue de Sao Paulo où le candidat de son parti a été éliminé au premier tour.
Dans la ville de Rio de Janeiro, le politicien centriste Eduardo Paes, qui avait le soutien de Lula, a été réélu pour un quatrième mandat dès le premier tour des élections. Cependant, le verdict dans quinze autres capitales d’État ne sera découvert que ce dimanche et des élections serrées sont anticipées dans neuf d’entre elles.
Dans les villes de Fortaleza (État de Ceara) et de Cuiaba (Mato Grosso), le second tour oppose des candidats du PT aux représentants du Parti libéral (PL) de M. Bolsonaro. Igor Normando, un centriste, se trouve face au Bolsonariste Eder Mauro, connu pour être climatosceptique, dans la ville de Belem (Para), où se tiendra la conférence COP30 de l’ONU sur le climat en 2025.
Les conservateurs ne parviennent pas à s’accorder sur leur leadership
Lors des élections du 6 octobre, le PL a remporté une victoire notable en faisant élire deux maires dès le premier tour et en plaçant neuf de leurs candidats au second tour dans les capitales d’Etat. Cela ne signifie pourtant pas que M. Bolsonaro soit largement accepté parmi les conservateurs. Il a été critiqué pour son manque de soutien à M. Nunes à Sao Paulo, notamment par l’influente figure évangélique Silas Malafaia, qui l’a qualifié de « lâche » et de « chef indigne ». Les sympathisants de Bolsonaro sont divisés, certains étant plus attirés par le provocateur Pablo Marçal, un influenceur ultraconservateur qui a raté de justesse l’accès au second tour.
La performance de M. Nunes, arrivé en tête du premier tour, est principalement attribuée au soutien solide de Tarcisio de Freitas, gouverneur de Sao Paulo et ancien ministre de M. Bolsonaro, qui est pressenti pour être le candidat de la droite lors des prochaines élections présidentielles de 2026.
En 2023, M. Bolsonaro a reçu une sanction d’inéligibilité de huit ans pour avoir porté des accusations infondées contre le système électoral. Par conséquent, il ne pourra pas se présenter à une élection avant 2030, bien qu’il espère toujours voir cette sanction révoquée. D’autre part, Lula laisse planer une incertitude quant à une éventuelle tentative de se faire réélire pour un deuxième mandat consécutif, qui serait son quatrième.