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26 octobre 2024 19 h 49 min

Rétablissement progressif du courant Guadeloupe

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Dans la nuit du 25 au 26 octobre, Guadeloupe a connu un rétablissement graduel après une panne d’électricité massive sur l’île. Pour assurer la paix et la sécurité, les autorités ont instauré un couvre-feu jusqu’à 6 heures du matin. Selon EDF, 55% des personnes touchées, soit 126 000 clients, ont retrouvé l’électricité, tandis que 104 000 clients demeurent sans électricité. Le redémarrage de l’alimentation électrique se fait lentement pour garantir la stabilité du réseau.

La préfecture a prévenu que la situation reste instable et que le retour à la normale serait long, s’étendant jusqu’à la nuit suivante et le jour suivant. Pour ce faire, elle a réquisitionné les travailleurs nécessaires au fonctionnement de la centrale. Durant cette période, des incidents de violence urbaine, comprenant des barricades et des poubelles incendiées, ont été rapportés dans différentes villes de l’archipel.

Plus tôt en journée, le préfet Xavier Lefort a mis en cause des grévistes, affirmant qu’ils se sont infiltrés dans la salle de contrôle de la centrale nucléaire de Pointe-Jarry à 14h30 heure de Paris, provoquant l’arrêt d’urgence de tous les moteurs. La centrale en question fournit l’essentiel de l’électricité à cet archipel touristique de près de 380 000 résidents. EDF a signalé que 230 000 ménages ont été affectés par cette coupure.

Depuis plusieurs semaines, un différend social a créé un fossé entre la branche énergétique du CGT et la direction d’EDF Production électrique insulaire (PEI). Suite à des actions entreprises par certains employés, les forces de police ont été appelées à 9 heures (15 heures à Paris) pour assurer la sécurité de la centrale EDF, a déclaré la préfecture.

La réaction de Guy Losbar, le président du département, a été de condamner fermement les ramifications sérieuses du black-out total, résultat d’un acte de sabotage dans la salle de commandes de la centrale thermique. Dans une déclaration publiée le vendredi soir, M. Losbar a souligné qu’aucune revendication salariale, quelle qu’en soit la légitimité, ne pourrait justifier un tel comportement ayant des conséquences désastreuses pour les ménages guadeloupéens, les personnes âgées, le système de santé et les entreprises locales. Il a exhorté tout le monde à faire preuve de responsabilité.

Le conflit social, qui a commencé le 15 septembre, est lié à la mise en œuvre d’un accord signé au début de 2023, qui faisait suite à une grève de deux mois menée par les mêmes agents exigeant que leurs contrats et salaires soient conformes à la législation du travail, y compris le paiement de cinq ans de salaires en retard. Depuis, cette situation a provoqué des pannes d’électricité affectant jusqu’à environ 100 000 foyers.

La direction d’EDF PEI a tenté de résoudre le problème la semaine dernière en proposant un accord que la fédération énergétique de la CGTG a refusé, car il restait un désaccord sur le calcul des congés payés. Une atmosphère d’inquiétude règne.

L’annonce d’une coupure d’électricité généralisée sur l’archipel avait suscité une vague d’inquiétude, particulièrement en ce qui concerne la distribution de l’eau et le fonctionnement de l’hôpital. Suite à la coupure, les équipes de maintenance ont immédiatement mis en marche les générateurs électriques sur les sites affectés, a déclaré le centre hospitalier de la Guadeloupe (CHUG) dans un communiqué. Ils ont assuré que leurs unités critiques disposaient d’un approvisionnement indépendant pour les 72 prochaines heures.

Dans un supermarché situé à Gosier, proche de Pointe-à-Pitre, on a remarqué que les gens remplissaient leurs chariots avec plusieurs packs d’eau et certaines marques étaient déjà en rupture de stock. Cependant, cette situation ne ressemble pas au chaos précédant l’arrivée d’un ouragan, a rapporté une correspondante de l’AFP. À Jarry, le centre commercial de l’archipel, certaines entreprises ont commencé à fermer, a noté une autre correspondante.

La Guadeloupe est une zone déconnectée, ce qui signifie qu’elle doit générer sa propre électricité pour répondre à la demande. Près de 70 % de son électricité provient de l’énergie thermique, y compris le fioul pour EDF et les pellets de bois pour la société Albioma, qui utilisait encore le charbon jusqu’en juillet.