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Le viol d’opportunité, fréquent

Pendant plus de deux décennies, Anne Bouillon, une avocate pénale et féministe engagée, s’est battue pour les droits des femmes qui ont été victimes de viol. Dans son livre dédié nommé « Affaire des femmes. Une vie à plaider pour elles », publié par L’Iconoclaste, elle détaille son « combat de [sa] vie » et dépeint différents scénarios de viol qu’elle a rencontrés au fil des ans, y compris les viols dits « d’opportunité ».

Dans son œuvre, elle classifie les viols. Cette classification comprend le viol le plus courant, souvent commis par un individu connu de la victime, généralement au moment où elle essaie de s’évader. C’est le viol de réappropriation, et il est similaire en nature au féminicide. Le viol de prédation est moins courant et renvoie au stéréotype classique du violeur déviant qui recourt à la stratégie.

Cependant, Bouillon souligne également le viol d’opportunité, qui est commis simplement parce qu’une occasion s’est présentée, et est beaucoup plus courant qu’on ne le pense. Ce genre de viol a été cité pour expliquer les cas de viol à Mazan.

Bouillon a souvent observé cette dernière catégorie de viol au cours de sa carrière. Un scénario typique est celui d’une femme qui s’endort après avoir trop bu. Elle a souvent rencontré des individus qui ont commis un viol « parce qu’elle était là et que j’avais envie ». Cela pourrait être l’étudiant qui se laisse aller sur un canapé où une fille s’est endormie après une fête.

Il n’a pas conçu de plan, mais sous l’influence de l’alcool durant une aube libérée et un désir sexuel, il viole cette femme car elle ne résiste pas. Face à la cour d’assises, il déclare qu’il « ne croyait pas que cela la gênerait ». Il n’en a probablement pas conscience, mais il croit à tort que le corps des femmes est à sa libre disposition tant qu’il ne se fait pas attraper.
D’où vient cette croyance ?
La notion que le corps des femmes est accessible est le produit d’un héritage, d’un système de domination qui continue de façonner notre société malgré son évolution. Supposer que le violeur est un déviant est une facilité de réflexion quotidiennement contredite dans les tribunaux. Chercher à pathologiser ou à marginaliser le profil du violeur est une démarche aisée pour éviter une introspection nécessaire pour l’élimination du viol.
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