L’OMS décrit la situation dans le nord de Gaza comme « catastrophique », alors que l’offensive israélienne se poursuit par voie aérienne et terrestre. Un rendez-vous clé devrait avoir lieu à Doha le dimanche prochain entre les représentants d’Israël, des États-Unis et du Qatar. Les discussions porteront sur la possibilité d’une trêve ainsi que sur la libération d’otages capturés le 7 octobre 2023, qui sont toujours détenus sur le territoire palestinien.
Selon les mots du directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, rapportés samedi sur la chaîne X, la situation à Gaza est en effet « désastreuse ». Ghebreyesus a notamment noté que les carences en matériel médical et les restrictions d’accès graves empêchent les personnes de recevoir des soins essentiels à leur survie.
Il a notamment mentionné les conditions à Kamal-Adwan, le seul hôpital encore en activité dans le nord de Gaza, qui aurait été assiégé par les forces israéliennes le vendredi précédent, selon le ministère de la santé de Gaza. Ce dernier a déclaré que l’attaque de l’hôpital, situé dans le camp de Jabaliya où Israël a mené une opération militaire majeure ce mois-ci, a causé la mort de deux enfants et entraîné l’arrestation de centaines de membres du personnel hospitalier, de patients et de personnes déplacées. Toutefois, l’armée israélienne a déclaré que, bien que ses forces se trouvent à proximité de Kamal-Adwan, elle n’a pas été informée de tirs ou de frappes dans l’enceinte de l’hôpital.
Dans une déclaration samedi, M. Tedros a déclaré que l’OMS avait été informée par le ministère de la santé de Gaza que le siège de l’hôpital avait pris fin, après avoir perdu temporairement le contact avec son personnel en raison du chaos. Toutefois, il a souligné que le coût en avait été très élevé. La veille, l’OMS avait révélé que dans l’attaque de l’hôpital, trois soignants et un autre employé avaient été blessés et des dizaines de soignants étaient retenus dans l’établissement qui accueillait environ 600 personnes entre patients, soignants et autres. M. Tedros a fustigé le fait que, suite à l’arrestation de 44 employés masculins, il ne restait qu’une employée, le directeur de l’hôpital et un médecin pour prendre soin de près de 200 patients nécessitant désespérément des soins médicaux.
M. Tedros a de plus déploré les dommages ou destructions d’installations hospitalières et de fournitures médicales pendant le siège. Il a également rappelé que le système de santé de Gaza était assiégé depuis plus d’un an.
M. Tedros a insisté sur la nécessité de protéger les hôpitaux des conflits à tout moment, soulignant que toute attaque contre ces établissements constitue une violation du droit humanitaire international.
Enfin, le directeur général de l’OMS a affirmé que la seule façon de préserver ce qu’il reste du système de santé de Gaza, sur le point de s’effondrer, est la mise en place immédiate et inconditionnelle d’un cessez-le-feu.