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26 octobre 2024 9 h 49 min

Attaque russe à Dnipro : 3 morts

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Ce direct a vu la participation de Grégor Brandy, Minh Dréan, Céline Bouanchaud, Sandra Favier, Glenn Cloarec, Romain Del Bello, Jérémie Lamothe, Jean-Philippe Lefief, Solène L’Hénoret et Leslie Souvanlasy. Nous vous invitons à lire nos divers articles, analyses et reportages concernant le conflit en Ukraine.

Dans le réel, à Kiev, le « plan de victoire » de Zelensky crée des hésitations. De plus, l’arrivée prévue de militaires nord-coréens représente une intensification sans précédent. Les leaders politiques Biden, Macron, Scholz et Starmer ont des opinions divergentes au sujet de l’invitation de l’Ukraine à l’OTAN. Sur Telegram, les portes-paroles russes du conflit sont en train d’être investigués.

Pour plus de détails, merci de sélectionner une ligne. Comment les capitales russe et ukrainienne font-elles usage de drones?

Au cours des quelques derniers mois, la dispute des drones entre la Russie et l’Ukraine a atteint des proportions sans égal. Selon une étude publiée en mai 2023 par un organisme de recherche britannique spécialisé en défense, l’Ukraine perd environ 10 000 drones par mois sur le terrain, soit plus de 300 drones par jour. Pour mettre ce chiffre en perspective, l’armée française compte un peu plus de 3 000 drones dans ses réserves.

La majorité des drones utilisés par les russes et les ukrainiens sont de petits véhicules aériens sans pilote (UAV en anglais), à l’origine civile, peu coûteux et disponibles en quantité. Ils sont utilisés pour la surveillance du terrain de guerre et le guidage des troupes et des tirs d’artillerie. Certains sont même adaptés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite larguées sur des tranchées ou des blindés.

Les drones-kamikazes, bien que moins nombreux, jouent un rôle essentiel. Ces UAV, qui sont équipés d’explosifs, sont lancés sur la ligne de front sans cible préalablement définie. Moscou utilise les drones russes Lancet-3 et les Shahed-136 fabriqués en Iran. Malgré l’absence d’une force navale adéquate, l’Ukraine fait face à l’ennemi avec des vaisseaux maritimes sans pilote, des petits kayaks télécommandés remplis d’explosifs, notamment du TNT.

Reconnaissant l’importance des drones dans leurs opérations, les Ukrainiens et les Russes ont mis en place des structures pour fournir leurs troupes à long terme. Ils ont non seulement acquis en grand nombre des drones civils, mais ont également développé des capacités de production internes. L’industrie nationale ukrainienne, qui était novice au début de la guerre du Donbass il y a dix ans, s’est depuis renforcée. Le ministre ukrainien de la transformation numérique a récemment annoncé qu’une réplique du drone russe Lancet a été développée et sera bientôt lancée sous le nom de Peroun, d’après le dieu slave de la foudre.

La Russie, entravée par les sanctions occidentales qui limitent ses approvisionnements en composants électroniques, rencontre plus de difficultés. Cependant, selon les services de renseignement américains, Moscou aurait débuté la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour y produire des drones-kamikazes de conception iranienne, tels que les Shahed-136.

Concernant les stocks de missiles russes, il est extrêmement difficile, si ce n’est impossible, de connaître leur état actuel. Les services de renseignement ukrainiens fournissent régulièrement des informations à ce sujet, mais leurs estimations sont discutables.

Conformément aux informations délivrées par Andri Ioussov, le porte-parole de la direction générale du renseignement du ministère de la défense (GUR) rapportées par Liga.net, avant le début de la guerre, le stock de missiles balistiques ou de croisière de la Russie était aux alentours de 2 300. Ce chiffre a baissé à plus de 900 en début d’année. Ioussov ajoute que la Russie a à disposition dix milliers de missiles antiaériens S-300, qui ont une portée approximative de 120 kilomètres, et une grande quantité de S-400, une version récente avec une portée triple. Vadym Skibitsky, le second en charge du GUR a déclaré en août un total de 585 missiles ayant une portée supérieure à 500 kilomètres.

En relation aux capacités de production, des experts estiment que la Russie est à même de produire une centaine de missiles balistiques ou de croisière chaque mois. Le GUR a évalué cette production à 115 unités en octobre.

D’autre part, la Russie aurait acquis des missiles à courte portée de l’Iran et de la Corée du Nord, et continuerait à le faire. Des sources iraniennes ont révélé à l’agence de presse Reuters que leur pays aurait livré 400 missiles de la variété Fateh-110 (avec une portée de 300 à 700 kilomètres) depuis janvier, lorsque un accord a été conclu. La quantité de missiles provenant de la Corée du Nord et achetée par la Russie n’est pas connue, mais 24 de ces missiles ont été lancés en Ukraine entre les 30 décembre 2023 et 7 février 2024, selon Andriy Kostin, le procureur général. D’après l’analyse des fragments et des trajectoires par des experts, il semblerait que ces missiles soient de type KN-23 et KN-24, avec une portée aux environs de 400 kilomètres.

Quant aux avions de combat F-16, aucune information additionnelle n’a été mentionnée.

Dans les premiers jours d’août, l’Ukraine a accueilli ses premiers avions de combat F-16, de fabrication américaine – un désir de longue date de Kiev depuis le lancement des hostilités. Pour Oleksandr Syrsky, le commandant des forces armées, l’usage de ces appareils modernes aide à protéger les vies des soldats ukrainiens. Ruslan Stefanchuk, président du Parlement, s’était réjoui de l’arrivée de « l’avion de combat tant escompté, qui a le potentiel d’accroître significativement nos capacités ».

Cependant, le 30 août, le haut commandement ukrainien a annoncé le crash d’un de ces avions, avec la perte de son pilote, alors qu’il repoussait une vaste offensive de missiles russes sur les régions ukrainiennes, événement survenu quelques jours auparavant. Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, Kiev n’a cessé de solliciter la livraison de F-16 américains. En août 2023, Joe Biden, le président américain, avait autorisé l’envoi de ces avions américains en Ukraine, même s’il ne s’agissait pas d’appareils provenant directement des Etats-Unis.

D’ici 2028, 95 avions sont prévus pour Kiev par ses alliés : Trente venant de Belgique, vingt-quatre des Pays-Bas, vingt-deux de Norvège et dix-neuf du Danemark. En fin mai, la Suède s’est également engagée à fournir un avion de type Awacs, essentiel pour la collecte de renseignements et la coordination d’éventuelles opérations avec des F-16.

En outre, les pilotes ukrainiens doivent recevoir une formation pour ces avions de combat américains. Onze nations alliées se sont engagées à être responsables de la formation des pilotes.

Quel type d’aide militaire les alliés apportent-ils à Kiev ?

Deux ans après le commencement de la guerre à grande échelle, le soutien de l’Occident à Kiev semble perdre de son élan. Selon le dernier rapport de l’Institut Kiel publié en février 2024, l’engagement dans de nouvelles aides a diminué entre août 2023 et janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente. La baisse pourrait continuer : le Sénat américain a du mal à faire voter des soutiens et l’UE a eu du mal à adopter une aide de 50 milliards d’euros en février 2024, la Hongrie faisant obstacle. Rappelons que ces deux paquets d’aide n’ont pas encore été enregistrés par le dernier bilan de l’Institut Kiel, qui a fait son dernier relevé en janvier 2024.

Les statistiques de l’institut allemand démontrent une réduction et concentration des donateurs autour d’une fraction de pays : les États-Unis, l’Allemagne, et les pays du nord et de l’est de l’Europe contribuent tant par un soutien financier considérable que par du matériel d’armement sophistiqué. Depuis février 2022, ce sont au moins 276 milliards d’euros d’engagements en soutien militaire, financier et humanitaire que ces pays ont consentis à Kiev.

En valeur brute, ce sont les pays les plus fortunés qui se sont avérés être les plus généreux. Les États-Unis, offrant plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont, 46,3 milliards d’aide militaire sont les plus grands donateurs. Les pays de l’UE ont annoncé à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides combinées provenant des fonds de l’UE (93,25 milliards d’euros), soit un total de 158,1 milliards d’euros.

Lorsqu’on considère ces dons en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays, le tableau prend une tournure différente. Les États-Unis chutent à la vingtième place avec seulement 0,32% de leur PIB, se retrouvant derrière d’autres pays voisinant l’Ukraine ou ayant autrefois été des républiques soviétiques amicales. L’Estonie domine le classement en donnant 3,55% de son PIB, suivie de près par le Danemark (2,41%) et la Norvège (1,72%). Les deux autres pays qui complètent le top 5 sont la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Ces trois nations baltes, ayant toutes des lignes frontalières avec la Russie ou son alliée, la Biélorussie, se démarquent pour leur générosité depuis le début des hostilités.

En ce qui concerne le don en pourcentage du PIB, la France se retrouve au vingt-septième rang, ayant engagé avec seulement 0,07% de son PIB, légèrement moins que la Grèce (0,09%). Il est à noter que l’engagement de Paris a continuellement diminué depuis le début de l’agression de l’Ukraine par la Russie. En avril 2023, la France était classée à la vingt-quatrième place, et treizième à l’été 2022.

Peut-on en savoir plus sur les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

L’Ukraine et la Pologne ont traversé une période de relations tendues depuis des mois, principalement en raison de problèmes liés au transit des céréales ukrainiennes. En 2022, au printemps, des « corridors de solidarité » ont été mis en place par la Commission européenne afin d’aider l’Ukraine à expédier et vendre ses produits agricoles, exemptés de tarifs douaniers, vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Cependant, environ 50% des céréales ukrainiennes ont fini leur trajet ou transitent par l’Union Européenne (UE), d’après des données de la Fondation Farm, un groupe de discussion sur les questions agricoles mondiales. Il est à noter que ces céréales sont proposées à un tarif bien inférieur à celui du blé produit en UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale.

En avril 2023, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie ont décidé de bloquer leurs importations de céréales ukrainiennes, soutenant que celles-ci perturbent leur marché local et affectent les revenus de leurs agriculteurs. Bruxelles a consenti à cet embargo à condition qu’il n’entrave pas le transit vers d’autres nations et qu’il ne dure que quatre mois. Cependant, estimant que le problème sous-jacent n’était pas résolu, Varsovie a choisi de maintenir sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes après l’été. Cette décision a été prise malgré l’affirmation de Bruxelles que l’embargo était injustifié puisque leurs analyses démontraient qu’il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux de céréales.

Les cultivateurs de Pologne ont mis en place un barrage à la frontière polono-ukrainienne pour bloquer l’accès des camions ukrainiens sur leur sol national, demandant une interdiction totale de tous les produits agroalimentaires venant d’Ukraine. Ils protestent contre l’augmentation de leurs dépenses de production tandis que les entrepôts et les silos sont surchargés et les prix touchent le fond. En début 2024, le chef de l’Etat ukrainien a considéré ce blocage de frontière polonaise comme une preuve du déclin de la solidarité vers son pays, sollicitant des discussions avec la Pologne. Il a aussi déclaré que seul le Kremlin se réjouit de ces discorde, condamnant l’émergence de phrases nettement en faveur de Poutine.