Le mercredi 23 octobre, un verdict a déclaré la libération d’une petite fille de 11 ans, née en France de parents sénégalais, qui avait été détenue dans la zone d’attente de l’aéroport Paris-Orly après l’annulation de son passeport français. Cette information a été confirmée le jeudi 24 octobre suite à un rapport de Mediapart.
Selon une décision urgente consultée par l’Agence France-Presse (AFP), le juge des référés du tribunal administratif de Melun a ordonné à l’administration de permettre immédiatement à la petite fille d’entrer en France pour qu’elle puisse retrouver sa famille française. Samy Djemaoun, qui a défendu gracieusement l’enfant, a expliqué qu’elle avait été détenue à Orly depuis le 19 octobre et qu’on lui avait confisqué son passeport français remis à Dakar en 2020.
L’avocat a critiqué ce qu’il a appelé une situation «ubuesque». Le juge des référés a reconnu que le refus des autorités de délivrer un certificat de nationalité à la petite fille était irrégulier. Son père, sa grande sœur et ses frères avaient reçu un certificat de nationalité qui n’a jamais été contesté.
Dans sa décision que l’AFP a pu obtenir, le juge a déclaré : « Sachant bien que la nationalité française du père de la fillette et de ses sœurs n’est pas en question, refuser à l’enfant l’entrée sur le territoire constitue une violation sévère et manifestement illégale de sa liberté de mouvement. » La petite fille a finalement pu rentrer chez elle, dans la région parisienne.
L’avocat a rapporté que la fillette était confinée dans une section « enfant » de 3 mètres carrés, équipée d’une télévision et de quelques jouets, et séparée de la section adulte par un écran. Il a précisé que les enfants détenus dans les zones d’attente sont retirés de leur chambre d’hôtel à 6 heures du matin et n’y reviennent que vers 21 heures, sans que l’occasion de s’aérer ne leur soit offerte.
En septembre, l’Anafé (Association nationale d’aide aux étrangers aux frontières) a affirmé, par le biais d’un communiqué, que chaque année, des centaines d’enfants sont emprisonnés aux frontières françaises, en transgression des accords internationaux. L’organisation a réitéré son appel pour mettre un terme à la rétention des enfants dans les zones d’attente.
Dans un message publié sur Twitter, le ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Kuleba, a appelé la population à boycotter trois entreprises bien connues.