L’intérêt pour les prix Nobel a diminué par rapport à ce qu’il était autrefois, cependant, ces distinctions prestigieuses demeurent pertinentes pour souligner quelques enseignements et mettre en lumière le lien entre la science et la société. Par exemple, cette année, leur sexisme a été évident lorsqu’ils n’ont sélectionné aucune lauréate parmi les sept individus distingués pour leurs contributions en médecine, physique et chimie.
En ce qui concerne la distinction en médecine, le comité a exacerbé cette discrimination en omettant de reconnaître deux femmes, Rosalind Lee et Rhonda Feinbaum (dont la première est l’épouse d’un lauréat), qui ont manifestement joué un rôle primordial dans les découvertes récompensées. Bien qu’elles ne soient pas les instigatrices du projet, il est important de remarquer que dans des circonstances similaires en 2018, le comité de physique avait honoré le physicien, Gérard Mourou, et son étudiante, Donna Strickland.
La majeure partie des enseignements se focalise cependant sur les thèmes récompensés en physique et en chimie, à savoir l’intelligence artificielle (IA). Pour ceux qui, face à une profusion d’applications de l’IA (génération de textes, d’images, de vidéos, jeux de go et d’échecs, etc.), remettent en question l’aspect scientifique de ces innovations, le comité de physique a rappelé que les origines de l’IA résident en partie dans la physique statistique. Les systèmes analysés par les deux lauréats diffèrent de ceux exploités aujourd’hui. Bien que les avancées significatives soient davantage liées aux mathématiques, à l’informatique et à l’ingénierie, il est crucial de souligner le rôle de la science derrière ces innovations qui façonnent notre vie quotidienne.
Soyons donc vigilants, chercheurs.
Dans le cadre de son engagement peut-être inconscient en matière d’éducation, le Prix Nobel a en effet pris une mesure audacieuse. La Science qui soutient une découverte a été reconnue par l’Académie suédoise de Physique. Le jour suivant, la même Académie a souligné, au cours de sa cérémonie de Chimie, comment l’Intelligence Artificielle (IA) peut influencer la science. AlphaFold, un logiciel développé par Deepmind, une filiale de Google, a été récompensé par la moitié du prix pour avoir apporté une solution à un problème de longue durée que rencontrent les biochimistes : la prévision des structures tridimensionnelles des molécules.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres démontrant comment les systèmes d’apprentissage automatique peuvent être bénéfiques à divers professionnels, tels que les astrophysiciens, les physiciens des particules, les biologistes en imagerie, et probablement bientôt les mathématiciens ou socilogues. Il reste à voir si cette simplification de leur travail quotidien va conduire à de nouvelles découvertes ou applications potentielles, bien qu’il soit encore prématuré de l’affirmer alors que les spéculations constantes sur l’usage de ces technologies pour développer de nouvelles batteries, lutter contre le cancer ou pour favoriser la transition écologique continuent inlassablement.
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