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Dialogue interreligieux à La Grande-Motte

Deux mois après l’incendie, la synagogue Beth Yaacov à La Grande-Motte dans l’Hérault sent encore le feu, avec ses poutres en bois noircies par les flammes. Le 24 août, un tiers de la pergola dans la cour extérieure de la synagogue était détruit par un homme algérien de 33 ans vivant à Nîmes, qui avait utilisé des bidons de carburant et une hache marquée de références à la Palestine pour commencer à incendier le lieu de culte. Le lieu porte encore les marques de l’attaque.

La mézouza, une plaque placée à l’entrée des maisons et des synagogues juives, ainsi que l’entrée de la salle de prière sont toujours noircies par les flammes. « Il est miraculeux qu’il n’y ait eu aucune victime et des dommages matériels limités », murmure Sabine Atlan, présidente de l’Association cultuelle israélite de La Grande-Motte, en déverrouillant la porte de la salle de prière qui contient des bancs en bois. Au-dessus d’une autre entrée, un moniteur diffuse constamment les flux de six caméras de sécurité autour du bâtiment.

Deux mois suite à l’attaque, l’impact émotionnel est encore palpable parmi la communauté juive de la station balnéaire érigée en 1962, notoire pour son architecture singulière. « A chaque visite, cela ravive des souvenirs. Tant que les vestiges de l’attaque demeureront, la situation restera difficile », déclare Sabine Atlan. Ses yeux se remplissent de larmes lorsqu’elle se remémore cette journée « d’horreur » du 24 août, mais lorsqu’elle mentionne la solidarité des autres cultes à ce moment-là, un sourire apparaît sur son visage. Cette même solidarité a été reconnue lors de l’appel à la paix lancé le 7 octobre 2024 par la Conférence des Responsables de Culte en France, en parlant de la « solidarité interreligieuse après l’attaque de la synagogue » de La Grande-Motte, vu comme un témoignage « que l’entente fraternelle reste possible ».

Il y a eu un soutien universel suite à l’attentat. Symbole d’un dépassement des divergences liées au conflit au Moyen-Orient, Lhoussine Tahri s’est rapidement rendu sur les lieux « en tant que représentant de la communauté musulmane et à titre personnel », explique le représentant régional du culte musulman. « Notre responsabilité en tant que citoyens français était de manifester notre présence avec nos frères catholiques et protestants en solidarité avec la communauté juive qui a été profondément touchée par notre présence », dit-il. Quelques jours plus tard, Sabine Atlan a également reçu la visite de trois imams de la région parisienne, dont l’imam très en vue de Drancy, Hassen Chalghoumi.

« Des actes significatifs de respect et d’amitié »

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