L’effort de collecte de fonds pour le Liban, dirigé par le président français Emmanuel Macron, a été couronné de succès sur le plan financier, réussissant à atteindre le double de l’objectif initial de 400 millions de dollars fixé par la France et les Nations Unies. Malgré cela, l’incertitude continue de planer sur la situation diplomatique du pays. La conférence a vu la participation du Premier ministre libanais Najib Mikati, ainsi que celle de représentants de presque 70 pays et organisations internationales, qui ont réussi à lever un total de 1 milliard de dollars pour Beyrouth et son armée.
Cependant, la réponse des nations riches en pétrole du Golfe a été décevante, les diplomates de second rang qui ont assisté à l’événement reflétant un intérêt politique restreint. En dépit d’un Liban aux abois, soumis quotidiennement à des bombardements israéliens et subissant l’une des pires crises humanitaires de son histoire, les objectifs de l’Élysée étaient clairs: rassembler la communauté mondiale pour apporter de l’aide, réaffirmer l’engagement politique français pour le cessez-le-feu, et oeuvrer à la restauration de la souveraineté libanaise. Si le premier but semble avoir été atteint, la demande d’un arrêt des hostilités exprimée par la France risque de ne pas être entendue dans l’immédiat.
Dans un appel à mettre fin rapidement aux hostilités au Liban, le président Emmanuel Macron a insisté sur l’importance de ne pas importer le conflit d’autres pays au Liban. Toutefois, l’absence de l’Iran et d’Israël – les parties prenantes majeures et respectivement le soutien à la faction islamiste Hezbollah – a rendu tout progrès diplomatique significatif difficile à atteindre dès le début. Macron a exprimé son regret que l’Iran a impliqué le Hezbollah dans son conflit avec Israël, insistant sur le fait que le Liban aurait dû rester en dehors de la guerre de Gaza.
Dans son discours d’ouverture, Macron n’a pas épargné le premier ministre israélien et a répondu à ses revendications en défendant la civilisation judéo-chrétienne. Il a déclaré : « Récemment, on a beaucoup parlé de la guerre des civilisations ou de la civilité à défendre. Cependant, je doute qu’on puisse défendre une civilisation en semant sa propre barbarie ».
Paris souligne l’importance de la mise en œuvre de la résolution 1701 de l’ONU qui a mis un terme au conflit entre le Hezbollah et Israël en 2006. Cette résolution préconise que seuls les soldats de la paix de l’ONU et l’armée libanaise soient déployés dans le sud du Liban, qui est frontalier avec Israël. Jean-Noël Barrot, le ministre français des affaires étrangères, a souligné que le plan actuel était de déployer une grande quantité de soldats libanais dans cette zone et de renforcer la capacité de la Finul, la force onusienne déployée dans le sud du Liban.
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