20 millions pour Société Le Nickel

Le jeudi 24 octobre, l’État français a investi 20 millions d’euros en faveur de la Société Le Nickel (SLN) en Nouvelle-Calédonie, conformément au plan de secours décidé au printemps pour cette entreprise minière et métallurgique en difficulté, comme l’ont annoncé son principal actionnaire, Eramet, et Bercy.

« Ce jeudi, l’Etat français a effectué un nouveau versement de 20 millions d’euros à la SLN sous forme de TSDI [titres subordonnés à durée indéterminée, similaires à des obligations] », a indiqué Christel Bories, PDG d’Eramet, à la presse lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe. Le ministère de l’économie l’a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP), en accord avec le plan de secours décidé au printemps.

« L’usine tourne à environ deux tiers de sa capacité, certaines mines sont arrêtées (…) et nous avons des équipements détruits auxquels nous ne pouvons plus accéder », a précisé Mme Bories tout en rappelant qu’Eramet « ne finance plus du tout la SLN » après l’accord passé avec l’Etat qui a versé cette année environ « 240 millions d’euros » au total, a-t-elle ajouté.

« Nous sommes entièrement solidaires de nos employés qui essaient de continuer à travailler normalement, mais la situation est très préoccupante », a également souligné Mme Bories.
La situation demeure « tendue ».

Malgré une « situation politique compliquée » et de graves dégâts causés par les émeutes qui ont secoué l’île, l’Etat est intervenu financièrement pour maintenir en partie l’activité de la SLN et surtout pour « préserver ses fours », selon un communiqué de Eramet. Malgré de grands dommages subis par certains sites majeurs, l’activité minière a commencé à se rétablir partiellement, ce qui a permis d’envoyer du minerai vers l’usine de Doniambo et d’éviter que les fours ne soient mis hors service. Eramet précise que si les fours d’une usine sidérurgique de ce type sont éteints, il est presque inenvisageable de les rallumer.

La situation demeure toutefois « tendue », souligne Eramet, en raison de la « fermeture forcée du site de Thio annoncée le 11 octobre », à cause des « dommages importants » et de l' »accès à la mine constamment bloqué ».

Au cours du troisième trimestre de cette année, la production de nickel de la SLN a atteint 0,7 million de tonnes, soit une chute de 52 % par rapport au troisième trimestre 2023, indique le communiqué. De juillet à septembre, les exportations de minerai de nickel de la SLN ont été pratiquement nulles et la production de ferronickel a chuté de 39 %. En conséquence, le chiffre d’affaires de la SLN a plongé de 56 %, pour atteindre 99 millions d’euros, au cours du trimestre.