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Turquie : Attentat Ankara, auteurs PKK

Le jeudi 24 octobre, le gouvernement turc a confirmé l’identité de deux assaillants qui ont attaqué le siège de Turkish Aerospace Industries (Tusas), un acteur majeur dans la sphère de l’aérospatial et de la défense du pays. L’attaque a eu lieu près d’Ankara le mercredi précédent. Il a été confirmé que les attaquants étaient des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qualifié de groupe terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Peu de temps après l’attaque, qui a coûté la vie à cinq personnes, en plus des deux assaillants, et blessé vingt-deux autres, plusieurs ministres turcs ont pointé du doigt le PKK comme le « probable » responsable. Ali Yerlikaya, le ministre de l’intérieur, a indiqué que les deux assaillants – un homme et une femme – ont été reconnus comme des membres du PKK. Des images de vidéosurveillance montrent les deux individus sortant d’un taxi, armés de fusils d’assaut, puis commençant à tirer sur les employés sur le site.

Face à cette situation, les aéroports d’Istanbul ont intensifié leurs mesures de sécurité en passant en « alerte orange », selon NTV et l’agence de presse DHA. L’administration de l’aéroport Sabiha-Gokcen demande aux voyageurs d’arriver « trois heures à l’avance ».

En réponse à l’attaque, l’armée turque a lancé dans la nuit des raids aériens et par drone, qui ont ciblé « quarante-sept objectifs du PKK, dont vingt-neuf en Irak et dix-huit en Syrie septentrionale », a déclaré le ministère de la défense. Une source proche du ministère a déclaré que ces « opérations aériennes se poursuivront aujourd’hui (jeudi) et dans les prochains jours ».

Numan Kurtulmus, le Président du Parlement, a confirmé le décès de cinquante-neuf terroristes, incluant deux leaders supérieurs. D’un autre côté, les forces kurdes en Syrie ont signalé le trépas de douze personnes civiles, avec deux enfants parmi eux.

« L’escalade de violence vers un terrain juridique et politique »

Il semble que les officiels cherchent une résolution négociée pour l’actuel conflit, comme l’a relayé M. Kurtulmus ce jeudi. Selon lui, il ne s’agit pas d’une coïncidence fortuite. Récemment, Devlet Bahçeli, le leader du bout droit MHP, un allié majeur du parti AKP dirigé par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, convient le chef emblématique du PKK, Abdullah Öcalan. Il l’invite à discoursé devant le Parlement pour annoncer le retrait de son soutien au terrorisme et la dissolution de son parti. Pendant que les terroristes frappaient à Ankara, Abdullah Öcalan rencontrait un proche dans sa prison insulaire depuis 1999, près d’Istanbul.

Son neveu, Ömer Öcalan, membre du parti pro-kurde (DEM), a eu l’occasion de le rencontrer et d’échanger avec lui. « La dernière fois que nous avons rencontré Abdullah Öcalan face à face était le 3 mars 2020 », se souvient-il sur X. La famille a ensuite brièvement parlé à la légende en mars 2021. À la demande d’Abdullah Öcalan, son neveu a partagé le message suivant : « Si les circonstances le permettent, j’ai la capacité théorique et pratique de déplacer le conflit vers un cadre juridique et politique. »

Le DEM a déclaré mercredi qu’il est « significatif » que cette attaque se produise « alors que la société turque envisage des solutions pour promouvoir la possibilité d’un dialogue ».

Connu sous le surnom « Apo » par ses partisans, ce qui signifie à la fois « oncle » et « leader » en langue kurde, Abdullah Öcalan a été condamné à une peine de prison à perpétuité. En 1978, fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe marxiste-léniniste, il avait choisi la voie de la guerre en août 1984 pour obtenir l’établissement d’un Etat kurde, bien qu’il ait à maintes reprises appelé à un cessez-le-feu.

Le conflit violent a repris à l’automne de 2015 au sein de Diyarbakir (sud-est), la plus grande ville à majorité kurde du pays, dont le centre historique a été ravagé. Suite à ces batailles, au printemps 2016, les militants du PKK se sont retirés dans les montagnes situées aux frontières de la Syrie et de l’Irak.

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